DJANGO REINHARDT ET LE JAZZ MANOUCHE

Thème: Art Musique                                                                                                                                                           Mardi 24 Septembre 2013

DJANGO REINHARDT ET LE JAZZ MANOUCHE

par Jean Baptiste TUZET,  Animateur -producteur radio TV,  Auteur du livre « Jazz Manouche »

Jean Reinhardt dit Django Reinhardt est né le 23 janvier 1910 en Belgique.
Sa petite enfance est une vie derrance dans la tradition manouche, du nord de l’Europe jusquen Algérie. 

la fin des années 20, sa mère vient s’installer seule avec ses enfants et pose sa caravane sur un des nombreux terrains vagues autour dParis. Vers lâge de dix ans, Django apprend à jouer du banjo en observant les musiciens de passage et commence à gagner sa vie en accompagnant les accordéonistes dans les bars. Très vite les musiciens reconnaissent le petit, il se fait alors une certain réputation chez les amateur
de musique, il nalors que treize ans.Il continue à jouer dans les bars et les bals de la capitale mais aussi dans les demeures des gens aisés, alors invité par des musiciens comme Jean Vaissade qui lui demande de l’accompagner à l’accordéon.

Au départ, Django Reinghardt n’a pas grand chose à voir avec le jazz manouche, la musique de l’époque est une musique populaire « qui fait danser les gens », cette musique de rue est un mélange de musette, de musique d’Europe de l’est et de jazz.

En 1927, alors que Django doit se produire à Londres avec la formation du chef d’orchestre Jack Hylton, un incendie se propage dans la roulotte où il vit ; Django est sérieusement atteint à la jambe droite et à la main gauche. Après plus de 18 mois passé à l’hôpital et peu d’espoir de retrouver l’utilité de ses membres, il refuse d’être amputé et sa main sera finalement brûlée au nitrate d’argent afin de provoquer la cicatrisation.

Même si le musicien a perdu deux doigts il s’obstine et après 6 mois de travail acharné, il finit par réinventer toute une technique basée sur le pouce et deux doigts. Son tempérament pugnace fera qu’il deviendra encore meilleur guitariste qu’auparavant !
Autodidacte de génie, il découvre à sa sortie d’hôpital la musique de Louis Armstrong et Bill Coleman : le jazz swing. C’est une révélation et lorsque Django réalise que la guitare est désormais un instrument très utilisé au sein des orchestres de Jazz, il décide de se consacrer entièrement à ce style musical.

Le talent de Django ne laisse pas indifférent, fascinant de par son talent et sa beauté, il devient la coqueluche des cabarets parisiens, de Jean Cocteau au chanteur Jean Sablon qui lui demande d’enregistrer à ses côtés dès 1933

En 1934, il fonde le « Quintette du Hot Club de France » avec Stéphane Grappelli. Sur le modèle Américain, les cinq musiciens font swinguer en acoustique la musique de chambre et créent, sans s’en apercevoir vraiment, un nouveau style musical qui connaît rapidement un franc succès. Ils vont alors enregistrer de nombreux disques et joueront dans toute l’Europe avec les plus grands musiciens de cette époque dont Bill Coleman en 1937, l’une de ses idoles de jazz swing américain.

En 1946, grâce à une tournée aux Etats Unis, Django a enfin l’occasion de jouer dans le groupe de Duke Ellington. Mais il est déçu par cette expérience car Ellington ne l’intègre pas vraiment à sa tournée, le considérant plus comme une sorte d’attraction. Celui que l’on définissait comme le « fils du vent » est plus accoutumé à la liberté de la vie nomade qu’à la discipline très stricte des orchestres américains.

Après cet épisode, il décide de se consacrer d’avantage à ses autres passions, la peinture et la pêche et délaisse un peu la guitare. En 1951, après s’être installé en Seine-et-Marne, près de Fontainebleau, l’inspiration lui revient et il joue régulièrement avec un orchestre. Toujours à l’avant-garde du jazz, Django comprend l’importance du be-bop et l’intègre alors dans ses compositions.
En 1953, le producteur français Eddie Barclay importe le microsillon et lui fait enregistrer huit titres qui marqueront irrémédiablement les amateurs de jazz et les guitaristes du monde entier qui s’inspireront pendant des décennies du jeu d’un Django musicalement très en avance sur son temps.

Le 8 avril 1953, il meurt d’une hémorragie cérébrale.

Ce qui fait la particularité de Django Reinhardt, outre sa qualité de musicien absolu c’est sa capacité, à l’instar des plus grands musiciens classiques, à raconter une histoire. Il n’était pas un grand compositeur mais lorsqu’il s’attachait à reprendre un standard, américain de préférence, on y entendait undébut, un milieu et une fin. Aujourd’hui sa discographie est impressionnante, et pourtant pas une seule version ne ressemble à une autre.

Django est considéré comme l’un des meilleurs guitaristes de Jazz et reste une grande influence pour la plupart des musiciens. L’originalité de son style réside dans la manière dont il s’est approprié la musique américaine tout en créant sa propre musique, devenue aujourd’hui le Jazz manouche.

Actuellement on assiste à un retour de la musique acoustique, populaire et le jazz manouche y retrouve tout particulièrement sa place. Les nouveaux musiciens, s’évertuent à reproduire le « style » Django Reinhardt et certains « gadjos » excellent en la matière. Le culte Django est international : Allemagne, France, Japon, USA… Parmi les noms les plus connus on peut citer les virtuoses du Trio Rosenberg, Birelli Lagrène ou encore Tchavolo Schmidt.

EN SAVOIR PLUS….

Coté Livres :

Django Reinhardt et le Jazz Manouche ou les 100 ans du jazz à la française

De Jean-Baptiste TUZET

Editions Didier Carpentier

DC2508