L’ANDALOUSIE

 

L’ANDALOUSIE

 

par Henri Pénotet

 

 

 

 

Mardi 7 février 1989, Henri Pénotet a eu la gentillesse de remplacer « au pied levé » Jean-Louis Deschanels qui, retenu par des obligations professionnelles, n’a pu prononcer sa conférence.

Il nous a raconté son voyage en Andalousie en illustrant ses propos de nombreuses diapositives.

Le périple :

Paris – Madrid – Aranjuez – Grenade – Ronda – Séville – Cordoue – Tolède – Madrid – Paris.

 

Un peu d’histoire –

Les plus anciens habitants connus de l’Espagne furent les Ibères puis les Celtibères, issus de la fusion des Celtes et des Ibères. Dès la fin du IIème millénaire, les Phéniciens et les Grecs fondèrent des colonies sur les côtes méditerranéennes.

Au IIIème siècle av. J.-C, Carthage établit sa prépondérance sur toute la partie orientale. Elle en fut chassée par les Romains, auxquels elle reconnut la possession de la Péninsule. Mais la domination de Rome qui se heurta à de vives résistances intérieures ne fut effective que sous Auguste. L’Espagne ne changea plus de maîtres jusqu’à l’invasion des Alains, des Suèves et des Vandales qui laissèrent leur nom à l’Andalousie ; pour vaincre ces derniers, Rome fit appel aux Wisigoths qui conquirent le pays en 476 et chassèrent les Vandales en Afrique. L’État Wisigothique fut détruit par l’invasion arabe en 711 conduite par Tarik, d’où le nom de Montagne de Tarik > Djebel Tarik > Gibraltar. Après quelques siècles de domination musulmane (voir conférence de M. Marquant – 6.11.1986) les Chrétiens espagnols aidés par les croisés européens refoulèrent les musulmans, au point que, au milieu du XIIIème siècle, ceux-ci étaient réduits au royaume de Grenade.

En 1492, Ferdinand et Isabelle, les « Rois Catholiques », dont le mariage avait préparé la réunion de l’Aragon et de la Castille, s’emparèrent de Grenade et chassèrent les Maures de la Péninsule. Cette victoire coïncide avec la découverte de l’Amérique. La monarchie espagnole, partie de l’empire autrichien des Habsbourg, atteignit son apogée et sa plus grande extension coloniale sous Charles-Quint qui l’incorpora à ses domaines autrichiens des Habsbourg et sous Philippe II qui hérita du Portugal. L’énorme édifice se désagrégea sous les trois Habsbourg suivants.

En 1700, le petit-fils de Louis XIV monta sur le trône sous le nom de Philippe V. Ce fut l’origine de la dernière guerre de Louis XIV : la succession d’Espagne. Les Bourbons furent chassés d’Espagne par Napoléon 1er qui y établit pour quelques années Joseph Bonaparte. Se succédèrent ensuite Ferdinand VII, Isabelle, Alphonse XII et XII de la famille des Bourbons.

Nous arrivons en 1936 ; après la victoire électorale du Front populaire, le Général Franco, suivi des nationalistes, se souleva contre le gouvernement républicain. Après une longue et cruelle guerre civile (1936-1939), la victoire de Franco, proclamé « Caudillo » fit de lui le chef de l’Espagne.

En 1942, les Cortès furent rétablis. En 1947, la loi de succession réaffirma le principe de la monarchie et en 1969, Don Juan Carlos de Bourbon est désigné comme successeur du Général Franco.

 

L’art –

1 – Art hispano-mauresque :

L’art hispano-mauresque connut quatre grandes phases

. art Califal 8ème-11ème siècle (mosquée de Cordoue)

Mosquée de Cordoue.

.art almohade 12ème-13ème siècle (Giralda de Séville)
. art nasride 14ème-15ème siècle
. art mudéjar 11ème-15ème siècle (mudéjar = maures)

2 – Architecture chrétienne du 8ème au 15ème siècle.
3 – Renaissance et classicisme au 16ème siècle.
4 – Baroque 17ème et 18ème et néo-classicisme 18ème et 19ème siècle.

Art plateresque,
Université de Salamanque.

 

La Tauromachie –

Divertissement très prisé des chevaliers, la lutte contre le taureau s’est pratiquée à cheval du Moyen-Age au 18ème siècle.

À l’arrivée des Bourbons, qui ne goûtaient guère ces spectacles, les nobles cessèrent d’y prendre part, laissant ces jeux au peuple. La tauromachie à pied est née.

Géographie –

La péninsule ibérique, promontoire isolé du continent par la chaîne pyrénéenne, est baignée par l’Atlantique et la Méditerranée.

L’Espagne comprend les 4/5 environ de la péninsule ibérique. Avec ses dépendances insulaires des Baléares et des Canaries, elle s’étend sur 503 544 km2.

C’est une terre aride et brûlée par le soleil au nord, luxuriante et couverte de jardins au sud : « les huertas ».

 

Maintenant partons :

Madrid –

De la plaza mayor nous allons visiter le Musée du Prado où sont exposées de riches collections de peintures (Velasquez, Goya, Rubens…).

Sommet de la peinture espagnole, chef-d’œuvre dans l’art du trompe- l’œil, Les Mènines fascinent à plus d’un titre (observez le jeu des regards).

Puis nous passons devant le Palais Royal, la Puerta del Sol

 

La Basilique de Valle de los Caidos construite de 1940 à 1956 est consacrée à la mémoire des victimes de la guerre civile de 1936. Au sommet du rocher se trouve une colossale croix en ciment armé de 150 m de haut.

L’Escorial fut construit en 1563. Philippe II le fit élever pour commémorer la prise de Saint-Quentin et exécuter un vœu fait à Saint-Laurent dont l’église avait été canonnée pendant le siège.

Aranjuez –

À 45 km de Madrid, Aranjuez, ancienne résidence royale à partir de Philippe II, est une ville entourée de jardins irrigués par le Tage. À Elche, on se promène à travers la palmeraie. Unique en Europe par son étendue, elle conserve une centaine de milliers de palmiers.

Grenade –

Grenade est située dans l’un des cadres les plus séduisants d’Espagne, au pied d’un massif montagneux de la Sierra Nevada « la montagne enneigée ». L’Alhambra (la Rouge en Arabe) est l’ultime floraison de l’art musulman en Espagne. C’était une véritable cité royale avec ses palais, ses bâtiments administratifs, ses casernes de gardes, ses logis, pour quelques-uns des hauts dignitaires du royaume, le personnel nécessaire au service ou à l’entretien de tous ces édifices, mais encore ses boutiques, ses ateliers, ses bains et une grande mosquée.

La Cour des Lions à l’Alhambra de Grenade

La Cour des Lions à l’Alhambra de Grenade

Monsieur Pénotet nous montre entre autres la Cour des Lions qui doit son nom aux douze lions stylisés qui ornent la fontaine, les jardins du Généralife…

 

Puis, il nous emmène voir des danses flamenco.

Nous retournons dans Grenade pour visiter la cathédrale et l’hôtel-Dieu. Nous assistons à une procession le jour de la Fête-Dieu.

Ronda –

Le Pont-Neuf relie la ville moderne à la vieille ville. C’est un édifice du XVIIIème siècle dont la construction exigea cinquante années d’efforts. La vieille ville a conservé son caractère mauresque : ruelles étroites et tortueuses, maisons blanches et balcons fleuris, patios. L’Église Santa-Maria la Mayor, située au centre de la vieille ville est une ancienne mosquée, transformée en 1485, l’année de la reconquête par les « Rois Catholiques ». Le long de la Costa del Sol, on aperçoit par temps clair, les deux imposantes masses rocheuses de Gibraltar.

 

Séville –

Séville est une ville fascinante. Malgré son passé glorieux et ses trésors d’architecture, ce n’est pas une ville-musée. C’est la cité d’Espagne la plus dynamique. La Cathédrale est par sa taille la troisième d’Europe après Saint-Pierre de Rome et Saint-Paul à Londres. Son clocher, la Giralda est le symbole de la ville.

L’emblème de Séville : la Great

Nous visitons l’Alcazar.

L’Alcázar : la Cour des Demoiselles

Probablement construit sur les fondations d’un camp romain, il servait de forteresse à l’époque mauresque, ce dont témoignent encore les tours et les créneaux de l’enceinte. Vers la fin du XIIème siècle, l’intérieur fut aménagé en palais. Après la reconquête, les Rois Catholiques en firent leur résidence, après l’avoir transformé de fond en comble. La Giralda (Girouette) haute de 98 m est un ancien minaret. De l’ancienne mosquée, il reste la cour des orangers.

 

Monsieur Pénotet nous montre des vues de la feria, foire d’avril où les Sévillans défilent costumés, chantent et dansent.

Cordoue –

Nous passons dans les petites ruelles puis visitons la Mosquée. Cordoue est une cité au caractère andalou très marqué avec ses placettes ombragées, ses maisons blanches, ses fontaines et ses patios. Nous voyons les jardins qui longent l’Alcazar et la Plaza del Potro avec sa pittoresque fontaine.

Cordoue : la ruelle aux fleurs et la mosquée

Tolède –

Tolède s’étend sur un promontoire, véritable forteresse naturelle s’insérant dans un méandre du Tage. C’est une prestigieuse ville d’art, une cité d’aspect oriental sortie pour ainsi dire sans retouches du Moyen-Âge. La Cathédrale fondée au VIème siècle fut convertie en mosquée durant la domination musulmane. Au XIIIème siècle, elle fut rasée et reconstruite. Contrairement aux autres églises locales, elle adopte le style gothique français.

* * * *

Nous quittons l’Espagne par des rues du Parc national d’Ordessa et regagnons le jardin de Garches de Monsieur Pénotet, où il nous montre ses très belles fleurs.

Merci Monsieur Pénotet pour ce beau voyage improvisé.

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