Le CDI visite l’exposition « Suzanne Valadon » le 21 mars 2025  au Centre Pompidou Paris

Thèmes: Arts, Peinture                                                                                                               Sortie – visite du vendredi 21 mars 2025

Le CDI visite l’exposition « Suzanne Valadon » le 21 mars 2025 

au Centre Pompidou Paris

 

Vendredi 21 mars 2025 ; 14h précises, les 25 participants se regroupent dans le hall du Centre Pompidou pour retrouver notre conférencière Catherine Coudert qui va nous guider dans cette exposition, audioguide sur les oreilles.

Cette visite est une suite de la conférence « Les femmes artistes du XXème siècle, de Suzanne Valadon à Frida Kahlo » que Marc Soléranski a donnée au CDI le 14 janvier 2025, et dont on peut retrouver le compte rendu sur notre site.

Remarque : le compte rendu ci-après reprend le dépliant Suzanne Valadon disponible au Centre Pompidou, dans lequel nous avons remplacé les photos en noir et blanc par les photos en couleur de Pierre Legué et Jean-Michel Buchoud, et en avons ajouté quelques-unes.

Le CDI au 6ème étage du Centre Pompidou, après la visite.

 

Présentation de l’exposition 15 janvier – 26 mai 2025

Modèle sous le nom de Maria, peintre sous le nom de Suzanne Valadon, elle apprend à dessiner en observant à l’œuvre les artistes pour qui elle posait. Remarqués par Edgar Degas, ses premiers dessins à la ligne « dure et souple » puisent leurs sujets dans les scènes de la vie quotidienne, celles des femmes de son entourage et de son fils. Dans les autoportraits, qu’elle peint tout au long de sa vie, Valadon s’affiche avec une sévérité assumée : « Il faut être dur avec soi, avoir une conscience, se regarder en face. »

  

 

 

 

         Suzanne Valadon, 

        Autoportrait, 1883

                      et

     Autoportrait aux seins

                nus, 1931

 

 

 

 

En 1892, elle se lance dans la peinture et réalise des portraits sans concession de sa famille. Puis, la notoriété venant dans les années 1920, elle peint sur commande des portraits de ses amis du monde de l’art. Après avoir posé nue pour les artistes, c’est à son tour de peindre des nus masculins et féminins, thème longtemps réservé aux hommes, dans lesquels elle impose une vision en rupture avec les conventions de son époque. Tout au long du parcours, des tableaux d’artistes qui lui sont contemporaines et parfois amies viennent dialoguer avec son œuvre.

 

Apprendre par l’observation

Modèle dès l’âge de 14 ans pour subvenir à ses besoins, Valadon pose pour des peintres reconnus comme Jean-Jacques Henner, Pierre Puvis de Chavannes, Auguste Renoir, le sculpteur Paul-Albert Bartholomé mais aussi pour le jeune peintre Henri de Toulouse-Lautrec avec qui elle a une liaison enflammée. C’est ce dernier qui lui donne le prénom de Suzanne, en référence à la Suzanne biblique car elle pose nue pour des vieillards.

Lors de ces séances de poses, Valadon observe, écoute et apprend les différentes techniques du dessin et de la peinture en regardant peindre les maîtres. Impressionné par son talent, Edgar Degas lui ouvre les portes de son atelier, lui apprend la gravure en taille douce et lui achète de nombreux dessins.

« J’ai dessiné follement pour que quand je n’aurais plus d’yeux j’en aie au bout des doigts »

C’est avec la pratique du dessin que la carrière artistique de Valadon débute. Edgar Degas, qui la soutient dans cette voie, loue ses « dessins méchants et souples ». Le trait bien appuyé, qui cerne les corps et les objets, est la « signature » de Valadon et influence très fortement sa peinture. Le nu, en particulier féminin, est le sujet central de son œuvre graphique. Elle figure les femmes, la plupart du temps, actives, vaquant à des scènes de la vie quotidienne (toilette, bain, ménage…). Malgré leur apparente spontanéité, ces œuvres sont le fruit d’une lente élaboration, comme le montre son utilisation régulière du papier-calque. Cette technique, apprise auprès de Degas, lui permet de dupliquer et transférer ses personnages d’un support à un autre.

Suzanne Valadon, La chambre bleue, 1923

 

Portraits de famille

L’œuvre peint et dessiné de Suzanne Valadon est marqué dès ses débuts par l’exécution de portraits de ses proches.

N’ayant pas les moyens d’avoir recours à des modèles tarifés, elle peint les

membres de sa famille. Dans Portrait de famille (1912), elle trône au centre de la composition, entourée de sa mère, de son amant André Utter et de son fils Maurice Utrillo, s’affirmant comme la véritable

cheffe de famille. Les portraits familiaux de Valadon n’ont rien de complaisants.

Elle peint les personnes qu’elle côtoie tous les jours comme elle les perçoit. Pas une ride ne manque au visage de sa mère Madeleine. Son fils, en 1909, apparaît tourmenté, le visage émacié, l’air abattu et le regard vide. Lorsqu’elle peint la famille d’Utter, ses sœurs et sa mère semblent compassées et raides dans leurs fauteuils.

 

Suzanne Valadon, Portrait de famille, 1912

 

« La vraie théorie, c’est la nature qui l’impose. »

« La nature a une emprise totale sur moi, les arbres, le ciel, l’eau et les êtres, me charment » écrit Valadon. Pourtant, elle ne peint des natures mortes et des paysages que tardivement dans son œuvre. Les premières peintures, marquées encore par Paul Cézanne, apparaissent pendant les années de la Grande Guerre. Par la suite, Valadon affirme un style coloré, construit et à la ligne nerveuse.

Les couleurs sourdes et saturées des paysages, les lignes ondoyantes des arbres l’associent à l’esthétique de Paul Gauguin. Peintes dans le décor de son atelier, les natures mortes laissent entrevoir son univers. Les tableaux de fleurs deviennent à la fin de sa vie les cadeaux réguliers que Valadon offre à ses proches.

 

« Je peins les gens pour apprendre à les connaître. »

Forte d’une reconnaissance accrue des marchands et de la critique, Valadon entame dans les années 1920 une série de portraits bourgeois de personnes de son entourage. Productions de commande, ce sont des portraits de femmes de la « haute société » : Nora Kars avec qui elle noue une solide amitié jusqu’à la fin de sa vie ou Germaine Eisenmann, son élève qui la vénère. Les portraits d’hommes, plus rares, représentent des personnages qui ont compté dans sa vie : le Dr Robert Le Masle qui sera auprès d’elle jusqu’à ses

derniers jours, Louis Moysès, fondateur du cabaret Le Bœuf sur le toit, ou encore son marchand et ami Paul Pétridès. Ces portraits suggèrent avant tout la position sociale de leurs sujets.

Le nu : un regard féminin

Valadon s’est très tôt aventurée sur le territoire masculin de la peinture de nus. En 1909, avec Adam et Êve, l’une des premières œuvres de l’histoire de l’art réalisée par une artiste représentant un nu masculin, elle détourne l‘iconographie traditionnelle de la Genèse pour célébrer sa relation amoureuse avec André Utter.

La position frontale des nus offrant au regard les parties génitales de la femme et de l’homme est particulièrement audacieuse. L’audace est vite réprimée car Valadon doit recouvrir le sexe d‘Utter d’une feuille de vigne.

Suzanne Valadon, Adam et Eve, 1909

Valadon peint désormais des nus féminins en les inscrivant dans une rupture avec le regard masculin sur le corps des femmes. Libérée des carcans sociaux et artistiques, elle investit le domaine de la sexualité en peinture, longtemps cantonné à l’antagonisme « artiste mâle / modèle femme nue ».

L’atelier appartement où Suzanne Valadon vécut de 911 à 1925 peut se visiter au 12, rue Cortot (musée de Montmartre, Paris 18ème) https://museedemontmartre.fr/

Chronologie

1865 : 23 septembre, Marie-Clémentine Valadon, fille de Madeleine Valadon et de père inconnu naît à Bessines-sur-Gartempe en Haute-Vienne.

1883 : Valadon date de cette année. Ses premières œuvres connues, l’Autoportrait au pastel et le

Portrait de la mère de l’artiste. Son fils, Maurice, naît de père inconnu le 26 décembre.

1909 : Elle rencontre un ami de son fils, André Utter, âgé de 23 ans, qui devient son amant. Elle peint Adam et Ève.

1911 : Valadon et sa famille déménagent au 12, rue Cortot à Paris. Elle commence à peindre de grandes compositions.

1914 : Le Lancement du filet est exposé au Salon des Indépendants. Valadon peint des natures mortes et des paysages de l’Oise. En août, elle épouse Utter, appelé sous les drapeaux. Utrillo, réformé, demeure chez sa mère rue Cortot.

1923 : Valadon achète le château Saint-Bernard près de Lyon où Utter, Utrillo et elle ont chacun un atelier. Elle y peint quelques paysages.

1926 : Elle emménage avec Utrillo au 12, avenue Junot à Paris, dans une maison achetée par la

galerie Bernheim-Jeune pour l’usage d’Utrillo, tandis qu’Utter reste rue Cortot. Le collectionneur Sir

Joseph Duveen fait don à l’État de La Chambre bleue, exposée deux ans plus tôt au Salon d’Automne.

1931 : Ses relations avec Utter s’assombrissent. Elle peint l’Autoportrait aux seins nus. Elle participe à de nombreuses expositions personnelles et collectives, en France et à l’étranger.

1938 : Un tableau d’honneur lui est consacré au Salon des Femmes artistes modernes (F.A.M.). Elle meurt subitement à la suite d’une attaque cérébrale le 7 avril.

Anonyme. Suzanne Valadon entourée de ses deux chiens devant son tableau (1913)

Exposition

Commissaires Nathalie Ernoult, Chiara Parisi et Xavier Rey

Chargé de recherche Maximilien Theinhardt

Chargées de production Olga Eda-Guichard, Apolline Michelgarcia et Anna De Cassin

Architecte-scénographe Isabelle Raymondo

Centre Pompidou-Metz

L’exposition « Suzanne Valadon » au Centre Pompidou est reprise et adaptée de l’exposition

« Suzanne Valadon. Un monde à soi » conçue par le Centre Pompidou-Metz et présentée du 15 avril au 11 septembre 2023. Elle a également fait étape au Musée d’arts de Nantes du 27 octobre 2023 au 11 février 2024 et dans une version adaptée au Museu Nacional d’Art de Catalunya à Barcelone du 19 avril au 1° » septembre 2024.

 

+ de 1100 textes des conférences du CDI sont disponibles sur le site du CDI de Garches  et via le QRCode   

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