LE FILM CINEMATOGRAPHIQUE: UN PROGRAMME DE SATISFACTION ET DE FRUSTRATION DU SPECTATEUR

Thèmes: Arts, Cinéma, Société                                                                               Conférence du mardi 10 mars 2015

LE FILM CINEMATOGRAPHIQUE: UN PROGRAMME DE SATISFACTION ET DE FRUSTRATION DU SPECTATE

Par Madame Nicole Sizaret, docteur en Etudes Cinématographiques.

 

INTRODUCTION

Le cinéma est souvent rejeté ou ignoré comme élément culturel, mais c’est pourtant le cas ne serait-ce que par l’importance de sa diffusion : salle de cinéma, télévision ou DVD. Sa portée culturelle est ignorée du public car le film ne bénéficie pas de la même analyse qu’un ouvrage littéraire par exemple.

I-  La participation affective

La participation affective est un terme emprunté au sociologue Edgar Morin. Ce terme dépasse le côté affectif qu’un spectateur peut avoir envers un film.

Evidemment le spectateur ne peut participer réellement mais il participe psychologiquement. Le spectateur n’est pas aussi passif que l’on semble croire. Dans son film « A Palombella Jivago », Moretti nous montre un aspect de notre réaction face à la scène du tramway du film « Docteur Jivago ». Le souhait du spectateur est d’intervenir dans l’histoire. Ici on peut voir la forte affectivité que peut ressentir le spectateur.

Il-  Pouvoirs compensatoires et attente du spectateur.

Il y a dans le cinéma une clause de plaisir, ainsi aller au cinéma c’est acheter un ticket de Le cinéma est classé comme loisir. Le plaisir premier est la cohérence et le rythme. François Truffaut explique que le film avance comme un train dans la nuit. Souvent le désir du spectateur quand le méchant est identifié est que justice soit faite et cela va jusqu’à la mort. Grâce à l’implication du spectateur, il peut vivre des pulsions qu’il ne peut éprouver dans la vie réelle.

III- Moyens cinématographiques de la satisfaction du spectateur.

Dans certains films le spectateur grâce aux moyens visuels et sonores a l’impression d’être partout avec tous les personnages : le spectateur est omniprésent. Les personnages sont des supports d’identification. Certains films au contraire limitent l’implication du spectateur. Certaines sensations désagréables dans la vie sont source de satisfaction au cinéma. Ainsi l’angoisse liée au suspens est satisfaisante et le malheur attire parfois la sympathie. Plus la victime est exaltée, plus le spectateur s’implique. Parfois la mort préserve l’aura du héros comme par exemple pour Jack le héros du film « Titanic » de James Cameron.

Certains films confrontent le spectateur à la réalité. Un bel exemple est le film « Les parapluies de Cherbourg » où le couple central ne surmonte pas les obstacles liés à Ieurs différences de classes sociales.

IV- Le film comme instrument de connaissance

Le spectateur attend du film des bénéfices compensatoires mais il accorde à la fiction une grande part de réalité. C’est un affrontement entre le désir et la Ioi. L’engagement du spectateur dans la fiction lui permet d’exploiter les contraintes de la Ioi c’est à dire de la réalité.

V- La frustration

La frustration peut être bénéfique pour le spectateur. Au cinéma on trouve plusieurs types de frustrations. Une de ces frustrations est quand l’attente du spectateur est différée. Un autre type de frustration est le refus de satisfaction durable comme peut le ressentir le spectateur dans la scène du tramway du « Docteur Jivago » : les anciens amants ne se retrouvent pas. Parfois la frustration d’un personnage est à l’unisson avec la frus.tration du spectateur comme dans le film de Renais « Smoking ». Le

“ spectateur est aussi frustré que Tobby quand Sylvie lui annonce son souhait d’arrêter ses cours. Certains moyens de frustrations agissent comme des indices critiques. En mêlant satisfaction et frustration, le spectateur se sensibilise au discours du cinéaste.

VI- Le maintien des codes contradictoires au service d’un discours.

Les contrastes sont programmés et sont source de plaisir ou de frustration. Ils se mêlent et se croisent pour créer des effets complexes. Tout désir subit une mutation qui nous expose à une frustration. Le cinéma permet au spectateur de passer du désir à la représentation visuelle. Il peut aussi bien tirer le rêve vers la réalité que le contraire. C’est le réalisateur qui a le choix.

 

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