L’HISTOIRE DU VERRE ARTISTIQUE EN EUROPE
Thème : ARTS Mardi 27 Janvier 2009
L’histoire du verre artistique en Europe
Par Claude DARRAS – Président Honoraire de la Société Française d’Optique Physiologique – Vice Président du CDI
Le verre est un matériau dont l’origine est incertaine mais très ancienne, sans doute environ 5000 ans. Plusieurs sources historiques ont été proposées. Est-ce au hasard d’un feu de camp, comme nous dit Pline ? Est-ce plutôt un forgeron ou un potier qui pouvaient obtenir les températures suffisantes pour la vitrification? Ce que nous savons, c’est que les phéniciens et les égyptiens nous ont laissé de nombreux objets en verre datant de plus de 2000 ans avant J.C.
Les techniques d’aujourd’hui très anciennes
Avec la conquête de l’Egypte, les romains acquirent la maîtrise de leur fabrication avec des techniques encore utilisées aujourd’hui, comme le travail à la canne ou le « soufflé-moulé ». Ces procédés, qui donnaient des ouvrages de très haute qualité, furent employés dans tout l’empire romain, en Gaule particulièrement. Mais ils seront en grande partie abandonnés avec l’invasion des barbares. Seule la ville de Corinthe continua à fabriquer de la belle verrerie jusqu’en 1147. Dans le reste de l’Europe on se contentait de faire de la verrerie pour l’usage ordinaire.
Un art très protégé
A la fin du X° siècle Venise produit à nouveau de la verrerie artistique dans l’île de Murano dont les fours n’ont depuis jamais cessé de fonctionner. Grâce à un protectionnisme féroce, Venise garda plusieurs siècles ses secrets de fabrication, mais au XV° S. en Allemagne, en Autriche puis en France, on commença à réaliser des objets d’art en verre. En 1670 apparaît le « cristal de Bohême » qui connut un immense succès avec des objets gravés ou taillés avec minutie. Alors que le verre de Venise était à base de carbonate de soude, celui de l’Europe Centrale utilisait de la potasse, ce qui donnait à ces matériaux des caractéristiques différentes.
Une évolution « Noble »
Au Moyen-Age, l’industrie du verre était quand même florissante dans un domaine, celui des vitraux de nos cathédrales. Alors que toutes les verreries européennes consommaient de grande quantité de bois, au XXII° S. en Grande Bretagne, le roi Jacques 1er interdisait d’utiliser le bois des forêts pour fabriquer le verre. Ravenscroft le remplace pas le charbon et invente le « cristal anglais » au plomb, plus lourd que le verre de Venise ou de Bohême, mais d’une pureté et d’un éclat jamais atteint auparavant. En France, Colbert favorisa la création de nouvelles manufactures, ce qui permit d’équiper la Galerie des Glaces, à Versailles, des plus beaux et plus grands miroirs de l’époque. Il créa aussi la Verrerie de Saint-Gobain, autorisant les nobles à exercer le métier de verrier « sans déroger à la noblesse ». A partir de cette époque jusqu’à la fin du XIX° S. de nombreuses verreries furent installées: Bagneaux, Baccarat, Saint-Louis, Sèvres, Clichy, Daum, Lalique, etc.
Cette époque vit s’imposer l’Art Nouveau avec des verriers prestigieux, comme Tiffany aux U.S.A. et Gallé en France. Depuis de nombreux artistes, utilisant toujours les techniques du temps passé, produisent toutes sortes d’objets merveilleux mêlant souvent l’utile à l’agréable, pour l’art de la table, la décoration, les vitraux…
Un art très protégé
Ce n’est qu’en 1971 que l’Union Européenne a fixé exactement les normes de l’appellation « cristal » : la teneur en plomb doit désormais donner un indice de réfraction de 1,545 minimum, pour une densité d’au moins 3,35, proche de celle du diamant (3,50). Pour mémoire la densité du verre à vitre est de 2,53. Dans un verre en cristal il y a environ 40% de plomb, d’où son poids.
En savoir plus …
Coté livres :
Coté Web :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Verrerie
http://annuaire.idverre.net:81/ENCYCLODTECH/index.shtml
http://www.nordmag.fr/nord_pas_de_calais/arques/arques.htm
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