MUSÉE GUIMET

 

MUSÉE GUIMET

Jeudi 26 janvier et 2 février 1989

Jeudi 26 janvier et 2 février, nombreux furent les adhérents du C.D.I. qui ont visité le Musée Guimet, 6 Place d’Iéna à Paris 16ème, où sont représentés les arts de l’Asie centrale, sud et extrême-orientale, à l’exclusion de l’Iran.

Les collections françaises d’art asiatique –

En Europe, l’attrait pour les arts asiatiques remonte au moins à la seconde moitié du XIIIème siècle, moment où des marchands comme les frères Polo, de Venise, rendirent plus actif le commerce avec l’Asie centrale et orientale et où les récits de l’un d’eux, Marco Polo, remportèrent à l’époque un grand succès.

En France, le goût de collectionner les « curiosités » venant de ces pays lointains apparut dès le règne de Louis XIII (1610-1643). Il faut rappeler que la Compagnie des Indes néerlandaises fut fondée en 1602 et qu’un commerce de grande envergure permet dès lors aux produits de la Chine d’affluer en Europe.

Ce goût s’amplifia sous le règne de Louis XIV (1643-1715), avec la création de la Compagnie des Indes françaises (1664 puis 1709). Les commandes occidentales incitent les pays orientaux, et surtout la Chine, à produire des objets plaisant à leur clientèle. Des ambassades sont alors échangées, spécialement avec le Siam, l’actuelle Thaïlande.

Sous le règne de Louis XV (1715-1774), un engouement certain se manifeste, notamment pour les porcelaines et les laques de la Chine, lesquelles furent collectionnées et montées de façon à prendre une place dans l’ameublement des demeures aristocratiques.

En contrepartie, l’exotisme s’installait aussi en Chine l’Empereur Qianlong (1735-1795) faisait construire dans sa résidence estivale, d’après des plans établis par des religieux occidentaux, un édifice de style baroque entouré de jardins à la française et de fontaines à l’imitation de celles de Versailles.

Sous le règne de Louis XVI (177:-1792), la reine Marie-Antoinette posséda une collection d’objets en laque provenant du Japon.

Ce ne fut toutefois qu’à partir de la seconde moitié du XIXème siècle que se constituèrent en France de véritables collections d’art asiatique et que plusieurs musées furent créés à partir de collections privées.

 

Quatre noms émergent qui sont, chacun celui d’un musée créé par eux : Émile Guimet (1836-1918), Henri Cernuschi (1821-1896), Adolphe d’Ennery (1811-1899) et Georges Labit (1868-1899). On peut remarquer qu’ils vécurent tous à l’époque où les frères Goncourt, en particulier Edmond (1822-1896), publièrent de célèbres études sur l’art japonais.

Simultanément, Grandidier faisait don au Musée du Louvre de son énorme collection de céramique chinoise, Camondo échelonnait ses donations au Louvre, Raymond Koechlin et beaucoup d’autres collectionneurs participaient activement à la constitution d’un patrimoine national d’œuvres asiatiques. Les expéditions françaises en Asie du sud-est rapportaient des objets et des sculptures de première importance, lesquels connurent bien des vicissitudes en raison de l’incompréhension des pouvoirs publics de l’époque et qui finirent par être incorporés aux collections nationales, d’abord au Musée indochinois du Trocadéro, puis au Musée Guimet.

Un peu plus tard, en 1909, l’expédition de Paul Pelliot au Turkestan chinois (l’actuel Xinjiang) fit bénéficier le Musée du Louvre, le Musée Guimet et la Bibliothèque nationale, d’une magnifique collection d’objets et de manuscrits.

Le musée Guimet –

D’un voyage autour du monde, où il était chargé d’une mission scientifique par le Ministre de l’Instruction publique pour étudier les religions mondiales, un industriel lyonnais, passionné par l’Asie, Émile Guimet, rapporta d’importantes séries d’objets, d’œuvres d’art et de documents.

Il en constitua un premier musée d’histoire des religions dont il fit don à la ville de Lyon et qui fut inauguré en 1879. En 1885 il en fit don à l’État. Les collections furent transférées à Paris et le Musée Guimet fut inauguré en 1888. Émile Guimet avait conçu ce musée comme devant servir à faire connaître les civilisations et les religions de l’Orient, à en faciliter l’étude et les illustrer par des œuvres typiques.

C’est pourquoi, outre les collections artistiques qu’il avait données, il fonda également une bibliothèque, placée au cœur du musée et dont le premier fonds fut composé de 13 000 volumes qui lui appartenaient personnellement. De même, il entreprit l’édition de plusieurs séries de publications et institua un cycle annuel de conférences publiques et gratuites. Ainsi, le Musée Guimet présentait-il dès sa fondation le caractère — rare en Europe à cette époque — d’un musée doublé d’un institut d’étude et de recherche, permettant au public comme aux savants d’y trouver la matière à la connaissance de cultures orientales.

Le Musée Guimet fut rattaché aux musées nationaux en 1928. Les sculptures du musée indochinois du Trocadéro y furent transférées en 1937. Un décret de 1945 transforma le musée en Département des Arts Asiatiques des Musées Nationaux, ce qui entraîna l’apport des collections asiatiques du Louvre.

 

La visite –

Les collections exposées se répartissent sur 3 étages : Au rez-de-chaussée, les arts de l’Asie du sud-est.

. Au premier étage, ceux de l’Inde, du Pakistan et de l’Afghanistan, l’art archaïque et ancien de la Chine, la collection Robert Rousset.

. Au deuxième étage, l’art de la Corée et du Japon, celui du Gansu et du Xinjiang, ainsi que les très belles collections de céramique chinoise Grandidier et Michel Calmann.

La visite durant 1 h 30, elle n’a permis qu’un tour d’horizon rapide, orienté selon les goûts des différents conférenciers.

Notre groupe monte directement au premier étage où nous découvrons les collections indiennes. On peut suivre l’évolution de l’art indien du 2ème millénaire av J.C. jusqu’au XIXème siècle avec l’ensemble des reliefs du nord de l’Inde ainsi que les sculptures et bronzes hindous.

Chine.
Gourde. Porcelaine bleu et blanc. Dynastie Ming. Début XVe siècle avant J.C.

Chine. Couvercle d’un vase rituel. Bronze. Shang XIIIe siècle avant J.C.

 

Une Dâkini, art lamaïque
cuivre doré, fin XVIIème siècle

Civa dansant.
Bronze du Sud-Est de l’Inde XIème siècle

 

Asie centrale. Visage de branmane, fragment de peinture murale,  oasis de Douldour-Aqour. VI siècle. Mission Paul Pelliot. 1906-1909.

Inde du Sud. Çiva maître des arts.Bronze.  XIe siècle environ.

Encore un musée qu’il faudra à tout prix retourner voir.

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