Thèmes: Economie, Géopolitique,  Société                                                                                              Conférence du mardi 14 mars 2017

LA BIODIVERSITE A GARCHES

Par Monsieur Yann FRADIN, Directeur général de l’association Espaces.

INTRODUCTION

Espaces est une association d’insertion par l’écologie urbaine. Sa création date de 1994 et comprend actuellement 530 adhérents, 45 bénévoles, 50 emplois permanents et 150 postes en insertion. L’association est née à la suite de la fermeture de l’usine Renault de Boulogne-Billancourt, laissant un vide dans l’espace physique  ainsi que dans l’espace du travail c’est à dire de l’insertion. Espaces a trois missions principales : l’insertion, le développement de l’écologie et la sensibilisation à l’environnement. Espaces a mené à bien de nombreuses missions de préservation ou d’aménagement de la biodiversité.

I – Qu’est ce que la biodiversité ? 

Le terme de biodiversité n’apparaît dans le dictionnaire qu’en 1994 et nous dit que la biodiversité est la diversité du tissu vivant de la Terre ainsi que leurs interactions entre elles et avec leur milieu de vie.

On peut noter trois niveaux de diversité : la diversité entre les individus d’une même espèce (la génétique), la diversité d’espèce et la diversité de milieu de vie.

Par ailleurs, on peut relever quatre groupes de services écosystémiques : les services d’approvisionnement (alimentation, eau, bois et diverses sources d’énergie…), les services culturels (éléments esthétiques, récréatifs …), l’entretien de fonctionnalité (formation des sols …) et les services de régulation (épuration des eaux, maladies, climat …).

Il faut noter le rôle capital de la pollinisation dans le maintien de la biodiversité et par la même dans la faculté de nourrir la population mondiale. En effet, cent espèces végétales produisent 90% de la nourriture mondiale et parmi ces cent espèces 70% dépendent de la pollinisation. La biodiversité permet l’épanouissement des espèces qui contribuent à la pollinisation mais aussi le maintien des espaces verts et naturels qui protègent de l’érosion des sols, permettent l’infiltration des eaux de ruissellement, améliorent le cadre de vie et luttent contre l’effet d’îlot de chaleur urbain.

Actuellement, l’état de la biodiversité est menacé aussi bien au niveau mondial qu’au niveau national. A l’échelle mondiale 28% des espèces observées sont menacées d’extinction dont 25% des mammifères, 42% des amphibiens, 13% des oiseaux et 34% des conifères. En France, l’état des lieux n’est guère plus encourageant : 9% des mammifères sont menacés, 24% des reptiles, 23% des amphibiens, 32% des oiseaux et 22% des poissons d’eau douce.

La disparition des espèces est un phénomène naturel mais le rythme actuel est accéléré par les activités humaines. C’est pourquoi les scientifiques parlent d’anthropocène qui est une période durant laquelle les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre. Les causes de l’érosion de la biodiversité sont nombreuses. On peut citer la destruction et la fragmentation des habitats naturels et agricoles, la pollution, la surexploitation des ressources, l’introduction d’espèces invasives et les changements climatiques. On se dirige vers la sixième crise d’extinction massive.

II – Lutte pour la biodiversité au niveau local : Garches et ses alentours.

L’île de France, contrairement à bien des croyances est une région agricole importante, 50% de sa surface est dédiée aux cultures. Le dernier grenelle de l’environnement a souligné la nécessité de préserver les espaces verts et pour cela tous les corps de métier doivent collaborer.

Garches est le versant ensoleillé de la vallée du ru de Vaucresson et se trouvet au coeur de la charte de la biodiversité qui épouse la ligne L du train régional. On souhaite élaborer une trame bleue et verte de l’ouest parisien. La finalité du projet est de maintenir une harmonie au sein des communes limitrophes et mettre en place des corridors écologiques. Ces corridors permettent les échanges entre les divers réservoirs (forêts, parcs…) afin, entre autres, de diversifier le patrimoine génétique des diverses espèces.

A Garches, on a compris l’importance de la participation citoyenne, c’est pourquoi un diagnostic participatif a été établi sur la ville et l’on a recensé toutes les espèces végétales et animales de la commune. On a également tenu compte de l’importance de privilégier les espèces locales au lieu des espèces exotiques, par exemple, car cela permet de bien mieux préserver la biodiversité.

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) est un outil pour préserver et renforcer la biodiversité qui permet de fixer les règles d’aménagement du territoire et d’utilisation des sols d’une commune ou d’un groupe de communes. Grâce à lui diverses actions à Garches et aux alentours ont pu être menées :

-créer un critère biotope dans les terrains.

-garantir des liaisons naturelles entre les parcelles.

-identifier et protéger les grandes surfaces vertes.

-réaliser un guide de la biodiversité.

Il faut également noter qu’au niveau individuel on peut contribuer à la lutte pour favoriser la biodiversité. Voici quelques exemples : paillage, fauche tardive, engrais verts ou compostage.

CONCLUSION

La préservation de la biodiversité au niveau mondial, national ou local est un défi que nous devons relever. Certaines communes, dont Garches, collaborent pleinement à divers projets et notamment à ceux d’associations comme Espaces dont la vocation est l’insertion et de faire prendre conscience de l’importance de notre environnement.

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