NEW YORK, HISTOIRE D’UNE CITÉ EMBLÉMATIQUE

Thèmes:  Histoire, Géographie, Société                                                                                                    Conférence du mardi 14 mai 2024

NEW YORK, HISTOIRE D’UNE CITÉ EMBLÉMATIQUE

Par Monsieur Olivier MIGNON, auteur et guide-conférencier.

INTRODUCTION

New York est une ville mondialement connue et exerce un impact significatif dans plusieurs domaines dont la finance, les médias, l’art, l’éducation ou le tourisme. Cette terre est foulée pour la première fois par un Européen le 17 avril 1524 par le navigateur Italien Giovanni da Verrazzano pour le compte de François 1er et baptisée Nouvelle Angoulême. Le territoire devient hollandais rapidement et prend le nom de Nouvelle Amsterdam. En 1664, la ville est rebaptisée New York en l’honneur du duc d’York.

La ville ne cessera de croître et accueillera des millions d’Européens venus chercher une vie meilleure sur cette rive de l’Atlantique.

Bien que n’ayant été capitale fédérale que 5 ans, la ville a un poids politique important et elle est une des rares villes sans être capitale à accueillir des institutions internationales comme l’ONU, et Wall Street est considéré comme le centre de la finance mondiale.

New York est une ville qui attire des millions de touristes par an grâce à des monuments comme l’Empire State building, la statue de la Liberté ou ses nombreux musées comme le Guggenheim, le MET ou le MOMA, ou des lieux de prestige comme le Carnegie Hall. Cependant, la ville regorge de trésors cachés et non moins intéressants.

I – Un territoire français puis hollandais.

Avant l’arrivée des Européens le territoire de l’actuelle New York était habité par les Lenapes une tribu amérindienne du groupe des Algonquins. On estime qu’ils étaient environ 15 000, établis autour de l’embouchure de l’actuel Hudson. Contrairement à certaines tribus autochtones, les Lenapes n’ont pas été totalement anéantis et de nos jours 14 000 Américains auraient du sang lenape. Ils cultivaient du maïs, du tabac et récoltaient du sirop d’érable. Ils consommaient déjà des huîtres.

Le nom du quartier de Manhattan viendrait de Manahatta c’est-à-dire l’île aux nombreuses collines en langue autochtone.

En 1492, Christophe Colomb arrive aux actuelles Antilles (les iles d’avant la terre) et prend possession des terres au nom de la Couronne espagnole. En 1494 est signé le traité de Tordesillas entre la Couronne de Castille et la couronne du Portugal qui définit le nouvel ordre mondial. Le monde est partagé entre le Portugal qui aura les territoires à l’est du méridien situé à environ 1700 kilomètres à l’ouest du Cap-Vert actuel et l’Espagne qui aura les territoires à l’ouest de cette ligne. François Ier refuse cet état de fait. En déclarant « Le soleil luit pour moi comme pour les autres« , il revendique le droit de participer aux découvertes du Nouveau monde. Par conséquent il recrute des marins dont l’Italien Giovanni da Verrazzano qui avec son bateau La Dauphine, arrive dans un premier temps sur les côtes de Caroline du Nord actuelle puis remonte vers le nord afin d’éviter tout conflit avec l’Espagne au sud. Il découvre la baie de New York le 17 avril 1524. En l’honneur de la sœur du roi de France, il nomme la baie Sainte-Marguerite et il nomme la terre située dans la baie et autour du fleuve Nouvelle-Angoulême en l’honneur de François 1er, comte d’Angoulême. Mais personne ne s’installe sur la terre des Lenapes. Le pont Verrazano actuel rappelle cette découverte.

En 1609, la Compagnie unie des Indes orientales (VOC) créée en 1602 recrute un navigateur anglais, Henry Hudson, pour tenter de découvrir une nouvelle route maritime vers les Indes, mais par le nord. Il entre par la baie de New York et remonte le fleuve qui porte aujourd’hui son nom. En 1624 la région devient officiellement une possession néerlandaise sous l’égide de la VOC et trente familles protestantes s’installent au sud de l’île de Manhattan. La colonie porte le nom de Nouvelle Amsterdam et elle est dirigée par un Wallon, Pierre Minuit, qui négocie l’achat de l’île aux Lenapes pour 60 florins soit l’équivalent de 24 dollars. La colonie se développe, deux moulins sont construits et on fait commerce de produits comme le tabac, le bois et surtout la fourrure de castor. Cependant la colonie connaît des problèmes notamment de mœurs et Pierre Minuit est remplacé par Pieter Stuyvesant de la VOC, un militaire, qui instaure une taxe sur l’alcool, principal problème de la colonie. Cette taxe servira à financer de nombreux travaux dont un fort et une palissade, dont la trace subsiste de nos jours avec la Rue des Remparts, littéralement Wall Street, pour se protéger des troupes anglaises toutes proches. Le premier quai portuaire voit également le jour et de nombreux canaux sont aménagés.

En 1657, la colonie compte 2000 habitants et quelques soldats pour la protéger, bien peu face aux Anglais qui envahissent la ville en 1664 et la Nouvelle Amsterdam devient New York en l’honneur du frère du roi Charles II d’Angleterre, le futur Jacques Ier alors duc d’York.

II – New York anglaise (1664-1783).

Lorsque les Anglais prennent possession de la colonie, cette dernière compte 1500 habitants dont 80 % de néerlandais et 5 % de Français. L’agriculture se développe sur les terres du New Jersey actuel et des bénéfices conséquents sont réalisés grâce au blé. Des familles puritaines anglaises vont venir s’installer et vont mettre en place et contrôler le commerce triangulaire des esclaves. Ce négoce sera à l’origine de la création de grandes fortunes. Cependant, cette nouvelle bourgeoisie fortunée mais aussi les classes moyennes supportent de plus en plus mal la pression fiscale imposée par la couronne d’Angleterre qui connaît des difficultés financières suite à la Guerre de Sept ans (les rois George II et George III pour l’Angleterre, le roi Louis XV pour la France). Le Stamp Act puis le Tea Act sont à l’origine de plusieurs révoltes dont la célèbre Boston Tea-Party en 1773. Des associations se créent qui envisagent de réclamer l’indépendance. Le 4 juillet 1776, la Déclaration d’Indépendance est proclamée et la guerre éclate. La guerre se termine en 1783 et New York bien que n’ayant que quelques dizaines de milliers d’habitants sera le siège de cinq batailles. La bataille de Yorktown sera décisive et l’indépendance est officiellement acquise en 1783. La France avec notamment le marquis de La Fayette apportera son soutien financier et militaire aux troupes indépendantistes, c’est la revanche de la Guerre de sept ans. Les troupes anglaises se réfugient au Canada et New York devient définitivement américaine avec ses treize premiers états.

III – New York, ville des Etats-Unis.

En 1785, le Congrès de la jeune nation s’installe à New York qui devient la première capitale des Etats-Unis. En 1789, le premier Président des États-Unis, George Washington prête serment sur la Bible au balcon du Federal Hall dans le sud de Manhattan. Sous la pression de Thomas Jefferson, qui détestait New York, le Congrès déménage à Philadelphie en 1790. Un chantier sera bientôt lancé pour construire une ville sur les bords du Potomac, créant la ville de Washington DC. Non seulement New York n’est plus la capitale fédérale, elle n’est même pas la capitale de l’Etat de New York, ce sera Albany, petite ville au nord à l’intérieur des terres. Si New York perd son rôle politique, elle reste cependant une ville commerciale essentielle pour la jeune nation américaine. C’est aussi le lieu où arrivent les Européens en quête d’une vie meilleure. Si certains partent vers d’autres villes ou territoires des Etats-Unis, un bon nombre y restent. La population de la ville augmente rapidement et en 1820 New York compte déjà 124 000 habitants devenant la ville la plus peuplée des Etats-Unis. Il devient urgent de repenser totalement l’urbanisme de la ville.

Trois urbanistes imposent le plan géométrique hippodamien, créé par l’architecte grec Hippodamos au Ve siècle av. J-C. Ce plan de rues et d’avenues qui se recoupent perpendiculairement (on pense ici aux cardo et aux decumanus des Romains) crée des quadrilatères réguliers qui sont ensuite lotis en petites parcelles pour être bâtis (ci-contre plan de la ville de New york en 1807). Il faut également approvisionner la ville ; pour cela on creuse le canal Erié long de 581 kilomètres qui relie le lac Erié à l’Hudson afin de faciliter l’acheminement des produits agricoles du Middle West. Le réseau ferroviaire aussi se développe et en 1869 le chemin de fer relie la côte est à la côte ouest. La liaison avec l’Europe aussi s’intensifie et la Black Ball Line est la première compagnie maritime à proposer des liaisons régulières avec le vieux continent. Ces premiers navires sont peu confortables et on les surnomme coffin ships, car de nombreux européens candidats à l’émigration y mourraient pendant le voyage. Pourtant ce sont eux qu’empruntent des centaines de milliers d’Irlandais dans les années 1840 suite à la famine qui ravage l’Irlande conséquence de trois années de très mauvaises récoltes de pommes de terre. La famine de 1845-1848 causera la mort d’un million de personnes et un autre million partira pour les Etats-Unis. Cet afflux massif aura pour conséquence un certain équilibre entre les protestants et les catholiques dans le pays.

L’arrivée de flux d’immigrés venus d’Europe obligera la ville à aménager la petite île d’Ellis Island en lieu et place de la forteresse du château Clinton (aujourd’hui à Battery Park, point de départ et d’arrivée pour les visiteurs de Ellis Island) pour accueillir les candidats à l’immigration. Bien trop petite pour accueillir un nombre toujours croissant d’arrivants, on poldérise pour créer un territoire assez grand pour installer un bâtiment administratif important et un hôpital où l’on soigne les arrivants chez qui on a détecté une maladie. Les autorités sont très strictes en matière de santé en particulier pour les maladies contagieuses.

Dans les années 1850-1860 le port doit s’agrandir car New York est la ville de transit de plus d’un tiers des échanges commerciaux des Etats-Unis. Le secteur financier croît lui aussi et en 1883 on trouve 506 banques commerciales à New York alors qu’il n’y en avait que 25 en 1845.

L’industrie se développe elle aussi et on compte plus de 30 000 ouvriers en 1840. Ce bel essor subit un point d’arrêt à cause de la Guerre de Sécession 1861-1865. L’économie tourne au ralenti car les plus grands clients des banquiers new-yorkais sont les riches planteurs du Sud. Les Noirs sont rendus responsables de la guerre car l’abolition de l’esclavage est au centre du conflit. Des émeutes ont lieu à New York et plusieurs Noirs sont tués.

Dans les années 1870, New York reprend son essor surtout grâce à une forte industrialisation. On compte 220 000 ouvriers en 1880. Bon nombre de personnes travaillent dans les grandes usines comme Singer ou Colgate. Cependant, les ouvriers les plus pauvres et les nouveaux immigrés vivent dans des conditions insalubres dans des logements étroits et délabrés, des taudis connus sous le nom de tenements. Par ailleurs, des quartiers ethniques se constituent car au milieu du XIXe siècle plus de la moitié des New-Yorkais sont nés à l’étranger. On trouve Little Italy, un quartier juif avec ses enseignes en hébreu, ou Little Germany au sud-est de Manhattan. A l’opposé, autour de la 5ème Avenue on construit de somptueux hôtels particuliers appartenant aux plus riches familles de la ville comme les Rockefeller, les Astor ou les Van der Bilt. En 1898 la ville est divisée en cinq arrondissements : Manhattan, Brooklyn, Bronx, Queens et Staten Island.

En matière d’urbanisme, un nouveau concept voit le jour à Chicago : les sky scarpers ou gratte-ciel, qui sera rapidement copié à New York. Ainsi, à partir du début du XXe siècle New York commence à se développer vers le haut. Le principe de construction consiste à monter un squelette métallique en acier sur lequel on pose les sols et les parois. Les murs ne sont pas porteurs contrairement aux constructions européennes. L’ascenseur, invention de Elisha Graves Otis, permettra la construction de bâtiments toujours plus hauts. Ainsi en 1929 New York compte déjà 188 immeubles de plus de 20 étages et dans l’entre-deux-guerres l’Empire State Building et le Chrysler Building deviennent les symboles de la modernité new-yorkaise.

La croissance économique new-yorkaise est stoppée brutalement lors du krach boursier du Jeudi noir d’octobre 1929. De nombreuses familles sont ruinées et on voit même se former un bidonville dans Central Park. Rockefeller – le richissime président de la Standard Oil – lance un plan de construction de 19 immeubles afin de fournir des emplois à des milliers d’ouvriers. Ce sera la naissance du Rockefeller Center. Empire State Buiding et Rockfeller Center attirent toujours énormément de touristes curieux de découvrir New York « par le haut ».

Entre 1919 et 1933 c’est la prohibition mais de nombreux bars clandestins voient le jour et la pègre connaît sa période la plus faste. Des réseaux d’approvisionnement se mettent en place à partir de Saint Pierre et Miquelon, territoire français et donc libre de tout commerce d’alcool.

New York devient au XXe siècle un grand centre culturel grâce à de nombreux mécènes qui attirent les artistes. C’est le cas de Solomon Guggenheim notamment. Dans les années 1930 la montée du nazisme en Europe pousse de nombreux artistes et intellectuels juifs à s’installer aux Etats-Unis. C’est le cas de la philosophe Hannah Arendt, du peintre Chagall, des écrivains Thomas Mann, Stefan Zweig ou du physicien Albert Einstein.

En ce début de XXe siècle la vie culturelle s’enrichit aussi grâce aux nombreux théâtres situés en grande partie sur Broadway et aux cabarets où les artistes noirs donnent leurs lettres de noblesse au jazz.

Revers de la médaille, dans les années 1970 New York est devenue une des villes les plus dangereuses des Etats-Unis : on la surnomme alors Fear City, la ville de la peur. Le trafic de drogue et la prostitution sont omniprésents surtout dans le Bronx et Harlem où se concentre la population afro-américaine. Plusieurs maires de la ville travailleront à sécuriser la ville.

New York de par son rayonnement intellectuel et économique symbolise la culture occidentale et le capitalisme : c’est pourquoi elle subit le 11 septembre 2001 l’attentat le plus meurtrier des Etats-Unis. Le choix de s’attaquer aux tours jumelles – les twin towers – n’est pas anodin car le World Trade Center cristallisait à lui seul le mode de vie occidental. De nos jours, on trouve à cet emplacement deux grands bassins entourés de stèles portant le nom des 2753 victimes. A côté a été construite la tour de la Liberté, haute de 1776 pieds, en commémoration de la déclaration d’Indépendance.

Au fil du XXe siècle New York a continué de croître avec l’arrivée de nouveaux immigrés venus d’Amérique Latine et d’Asie et la ville compte aujourd’hui 9 millions d’habitants et atteint 20 millions avec son agglomération.

IV – Quelques curiosités.

La ville de New York est de nos jours divisée en trois parties : du sud au nord, on trouve Downtown, Midtown et Uptown.

C’est au sud de Manhattan, Downtown donc, que l’on trouve une taverne fondée par un huguenot français, Fraunces Tavern, qui servit de QG à George Washington durant la Guerre d’Indépendance. L’ancien bâtiment des douanes transformé en musée marque le début de Broadway seule artère diagonal de Manhattan. Le bâtiment qui abrite la Bourse dans Wall Street est clairement d’inspiration grecque avec ses colonnes corinthiennes. La petite église Saint-Paul où se rendait George Washington existe toujours ; c’est dans cette église, à proximité du World Trade Center que les pompiers-sauveteurs venaient prendre un très bref repos après lieu de l’effondrement des Twin Towers’. Le Woolworth Building est quant à lui d’inspiration néogothique et il est fortement inspiré du Parlement de Londres. Les quartiers ethniques ont eux aussi changés selon l’origine des nouveaux arrivants. Chinatown grignote peu à peu Little Italy qui actuellement se résume à une seule avenue. Le district de Soho a la particularité de comporter des bâtiments avec des carcasses en fonte. Downtown abrite aussi le quartier de Greenwich Village, quartier très bohème et en vogue où certaines stars de cinéma ont leur résidence. On y trouve de nombreuses petites maisons dans des petites ruelles arborées et pas toujours très droites. Enfin c’est sous l’arc de triomphe de Greenwich Village que passent les nouveaux diplômés de l’université de Columbia.

Midtown abrite les deux immeubles les plus symboliques de la ville : l’Empire State Building et le Chrysler Building, tous deux s’inscrivant dans le mouvement Art Déco. Central Park est au centre de Manhattan mais n’était pas prévu à l’origine : les urbanistes new-yorkais jaloux de Hyde Park à Londres et du Bois de Boulogne à Paris ont finalement intégré un parc à la ville. De nos jours, la tour Steinway, la plus fine tour du monde, haute de 435m, domine le parc.

Uptown : c’est-à-dire à Harlem se trouvent quelques bâtiments insolites comme un hôtel particulier ayant appartenu à un officier britannique (Morris Jumel Mansion), une ferme (Dyckman house) et le musée des cloîtres The Cloisters qui abrite en bordure de l’Hudson des cloîtres médiévaux européens, français en particulier, originaires du sud de la France, démantelés et reconstruits pierre par pierre.

On peut enfin évoquer la statue de la Liberté. En 1865, Edouard de Laboulaye organise un dîner avec plusieurs notables et leur demande de réfléchir à un cadeau que pourrait faire la France aux Etats-Unis pour leur premier centenaire. Un des invités est le sculpteur alsacien Auguste Bartholdi qui créera la statue de la Liberté inspirée du colosse de Rhodes avec le visage dit-on de la mère de l’artiste. L’ossature de la statue est due aux ateliers de Gustave Eiffel, les plaques de bronze sont de l’atelier du fondeur Gaget à Paris. La femme de lettres Emma Lazarus écrira un très beau poème (en annexe) sur cette sculpture posée sur Ellis Island, la première chose que voit le visiteur arrivant à New York par bateau, comme les nombreux immigrants des XIXe et XXe siècles.

CONCLUSION

La ville de New York a été le point d’arrivée de millions d’Européens dans un premier temps puis dans la seconde partie du XXe siècle et au XXIe siècle de populations sud-américaines et asiatiques. Elle est une des villes les plus cosmopolites au monde. Son rayonnement international est très important aussi bien économiquement que culturellement. La Grosse Pomme comme elle est surnommée apparaît dans de nombreux romans, œuvres d’art, films, chansons etc. C’est une ville aux mille et une richesses.

Bibliographie

Jérôme Charyn, New York chronique d’une ville sauvage

François Weill, Histoire de New York chez Fayard

Annexe :

Le poème de Emma Lazarus

Pas comme ce géant d’airain de la renommée grecque
Dont le talon conquérant enjambait les mers
Ici, aux portes du soleil couchant, battues par les flots se tiendra
Une femme puissante avec une torche, dont la flamme
Est l’éclair emprisonné, et son nom est
Mère des Exilés. Son flambeau
Rougeoie la bienvenue au monde entier ; son doux regard couvre
Le port relié par des ponts suspendus qui encadre les cités jumelles.
« Garde, Vieux Monde, tes fastes d’un autre âge ! » proclame-t-elle
De ses lèvres closes. « Donne-moi tes pauvres, tes exténués,
Tes masses innombrables aspirant à vivre libres,
Le rebus de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte
Je dresse ma lumière au-dessus de la porte d’or ! »

 

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