Thèmes: Histoire, Société                                                                                                                   Conférence-Visite du mardi 11 octobre 2022

CONFERENCE – VISITE GUIDEE DU MEMORIAL DE L’ESCADRILLE LAFAYETTE ET DU MUSEE A MARNES-LA-COQUETTE

Par un bel après-midi d’automne, nous nous sommes réunis dans la partie du Parc de Saint-Cloud concédée au Mémorial de l’Escadrille Lafayette pour une conférence – visite guidée du Mémorial et du musée. Nous étions 35 adhérents rassemblés autour de Corentin, notre guide-conférencier.

L’Escadrille Lafayette est un escadron français composés de jeunes aviateurs américains – certains ont appris à piloter en France- et d’officiers français. En 1916, les Etats-Unis n’étaient pas encore entrés en guerre, et c’est par la Légion étrangère que ces américains ont pu combattre avec l’armée française.

L’escadrille fut constituée le 20 avril 1916 à Luxeuil-les-Bains; d’abord nommée L124, puis l’Escadrille Américaine (l’Amérique n’était pas en guerre), puis l’Escadrille des Volontaires, et enfin l’Escadrille Lafayette, en référence au marquis de La Fayette, un héros français de la guerre d’indépendance des Etats-Unis.

Et dès le 18 mai 1916, l’escadrille a gagné sa première victoire, dans le ciel de Luxeuil-les-Bains. Quelques semaines plus tard était créé le « Lafayette Flying Corps » permettant à d’autres américains de rejoindre les aviateurs français dans d’autres escadrons.

On ne reviendra pas ici sur les exploits de ces aviateurs, jeunes, diplômés, de milieux aisés, pour la plupart. Retenons les noms des deux fondateurs, Norman Prince et William Thaw, avec le soutien de l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris Myron T. Herrick. Retenons que les avions étaient fragiles -bois, aluminium et toile-, qu’il n’y avait pas de cockpit, que les pilotes devaient manœuvrer eux-mêmes l’avion et le pistolet, le fusil, ou la mitraillette. Ce n’est que plus tard qu’un mitrailleur accompagnera le pilote. Retenons encore que les avions n’étaient pas pressurisés, qu’il pouvait y faire un froid glacial, et que les moteurs n’étaient pas d’une grande fiabilité. Etaient-ils des héros ? Ils répondaient : « Notre seul mérite en matière d’héroïsme véritable fut que nous mourrions de peur et que nous faisions quand même tout notre possible ».

Le Mémorial a été inauguré le 4 juillet 1928. D’architecture Art Déco – comme plusieurs Mémoriaux américains en France-, il comprend une arche centrale, rappel de l’Arc de Triomphe, flanquée de deux ailes ouvertes avec un pavillon à chaque extrémité. De nombreuses inscriptions – les batailles, les héros -, références et symboles couvrent les parois, les plafonds et les sols. Un bassin en demi-ellipse s’ouvre sur la façade est, alors qu’un demi-cercle couvre l’Ouest. Sous ce demi-cercle se trouve la crypte, qui abrite 68 sarcophages disposés dans des niches par groupe de quatre en éventail. 51 corps sont inhumés dans la crypte, dont quarante-huit Américains, un Canadien et deux Français.

Treize vitraux illustrant les missions de l’Escadrille font face aux sarcophages, comme

le Départ des Etats-Unis et, la guerre terminée victorieusement,             le retour aux Etats-Unis, toujours accompagnés par l’Aigle.

Le bourdon de l’arche résonne chaque demi-heure jusqu’à 17h, heure de fermeture de tous les Mémoriaux et Cimetières militaires américains ; la Sonnerie aux Morts résonne tous les jours à 16h30. Des instants pour se souvenir et rendre hommage.

Le Mémorial était la propriété de la Fondation du Lafayette Escadrille Memorial Cemetery, jusqu’à ce que l’ABMC -American Battle Monuments Commission- l’acquière en 2017. Après restaurations et réouverture en novembre 2019, les visites avaient dû être interrompues dès le début de 2020 par mesures sanitaires liées au COVID. Actuellement, le Mémorial est ouvert tous les jours aux horaires suivants : 9h à 17h, sauf le 25 décembre et le 1^er janvier. N’hésitez pas à y retourner et à le faire connaitre à vos amis.

Nos remerciements à notre guide-conférencier Corentin, qui n’a ménagé ni ses explications et commentaires, ni son temps.

Jean-Michel BUCHOUD

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