LA VIE DE NELSON

Thème : HISTOIRE                                                                                                                                                                   Mardi 6 décembre 2011 

La Vie de NELSON

par Claude DARRAS, vice-président du CDI

Monsieur DARRAS nous a transportés ce jour au milieu du XIXème siècle, pour nous relater la vie trépidante de Nelson, jeune mousse devenu amiral et ayant joué un rôle décisif dans les commandements de guerre du début de son siècle. Pour mieux faciliter une projection, notre narrateur s’est transposé dans l’âme imaginaire d’une des connaissances potentielles de notre protagoniste : Claudius Darrus, officier de marine de Sa majesté la Reine. Ce dernier nous raconte l’histoire de Nelson…

La jeunesse de NELSON

Le 20 Juillet 1758 à Norfolk en Angleterre, arrive au monde Horacio Nelson, fils de pasteur. En grandissant, l’enfant, quoique chétif et malingre, présente un caractère dynamique et volontaire et un  farouche orgueil. A douze ans, il émet le vœu de devenir marin. Son père n’y voyant pas d’inconvénient, demande à son frère capitaine du navire « le Raisonnable » de le former au métier de marin. En février 1771, le voilà conduit à Chatham, la plus importante base maritime d’Angleterre. Livré à lui-même dès son arrivée sur le quai, le jeune garçon fera preuve de beaucoup de courage, témérité et résistance lors des longs périples et passera de rang de mousse à celui d’officier  à l’âge de vingt ans. Peu doté d’attraits physiques reluisants mais ayant un charme véritable, Nelson a  beaucoup de succès auprès des femmes et suscite beaucoup de respect auprès des hommes sur lesquels il exerce une très grande autorité.

Une succession de succès et de défaites professionnels.

En 1780, Nelson met le cap sur le Nicaragua à bord de son propre navire, la frégate « Hichinbrook », suivi d’une quinzaine d’autres bâtiments. 18 000 hommes débarquent sur la côte des Moustiques. Hélas, une épidémie va les décimer. Seuls 380 survivront. Horace, rapatrié et mal en point, se refera une santé dans une station thermale. 6 mois de repos lui sont recommandés par l’Amirauté : Nelson en profite pour séjourner en France pour parfaire son français. Mais le contexte historique français n’est pas des plus favorables aux Anglais : ils sont les alliés des Américains lesquels entraînent des complications auprès des Anglais dans leur collaboration avec La Fayette. Nelson n’aura de cesse toute sa vie de parler des « damnés français ».

De retour à son village, il reçoit l’ordre de repartir aux Antilles pour protéger les bateaux anglais qui font commerce avec les « Iles à sucre ». Nous sommes en 1785, la mission est plutôt tranquille. Il fait la connaissance de Fanny Nisbeth, jeune veuve et maman d’un petit garçon de trois ans. Ils se marient à Kingstone, la capitale de la Jamaïque, en 1787. De retour en Angleterre avec Fanny, la situation se complique pour lui : ayant dénoncé des trafiquants en cheville avec le gouvernement, Nelson est victime d’un long procès qui au final l’innocentera mais le laissera également cinq ans sans ordre de mission. Pendant ce temps se déroule la révolution française, Louis XVI est guillotiné, les Anglais sont offusqués par les événements qui s’y déroulent.

Nelson s’embarque ensuite dans l’escadre de la méditerranée dirigée par l’Amiral Hood. En septembre 1793, il jette l’ancre devant Naples. Sa mission est de transmettre des dépêches à l’ambassadeur d’Angleterre à Naples, lord William Hamilton. Le roi d’Italie Ferdinand IV est un allié des britanniques. S’établit entre les deux hommes un rapport teinté d’admiration et de respect mutuels. Lord Hamilton est marié à une jeune et très jolie jeune-femme : Emma, 30 ans, au passé fantasque, qui ne va pas laisser Nelson indifférent, officier alors âgé de 35 ans. La sœur du roi étant une amie d’Emma, sir Hamilton est facilement tenu au courant des affaires du royaume.

Paoli demande l’aide des Anglais et Nelson part pour la Corse pour mettre le siège devant Calvi. Le 12 juillet 1794, il met le pied sur la plage. Un boulet tombe près de lui soulevant une gerbe de pierres qui le blesse à l’œil, il devient borgne. Pendant 3 ans, il navigue entre l’Italie et la Corse, ne manquant pas de passer saluer les Hamilton chaque fois que l’occasion se présente.

Le 14 février 1797, alors que l’Espagne change de camp et s’allie à la France, Nelson à bord du « captain » rejoint une escadre  anglaise et se rend en Atlantique. Il va se heurter le long de la côte à la flotte espagnole qu’il va détruire, sortant en véritable héros de ce combat. Il s’empare de leurs deux plus gros vaisseaux, le « San Nicolas » et le « San Joseph ». La victoire est totale. A son retour en Angleterre, il sera acclamé et obtiendra le grade de contre-amiral et sera nommé chevalier de l’ordre du Bain. Bien que déjà vaniteux et imprudent, son intelligence et son caractère indomptable l’aideront à toujours se sortir d’affaire. Les Hamilton apprennent sa nomination et sont fiers de leur ami.

Envoyé bloquer la flotte espagnole à Cadix, il apprend qu’un galion chargé de trésors s’apprête à se diriger vers les Canaries. Il débarque à  Ténériffe devant Santa Cruz avec deux grands navires, le « Seahorse » et le « Thesus ». Le galion est protégé par un gros navire de guerre. Les assaillants sont attaqués, Nelson perdra un bras dans la bataille (au moment de regagner son navire depuis une chaloupe, il refusera l’aide de ses matelots en s’exclamant « j’ai encore deux jambes et un bras ! »).  Nommé bourgeois de la cité, il recevra une rente anglaise à vie.

Pendant ce temps, Bonaparte en France est à Toulon et prépare en secret l’expédition d’Egypte. On fait appel à Nelson pour aller espionner. Au printemps 1798, il part en Méditerrannée avec 3 vaisseaux de lignes, 4 frégates et un sloop. En arrivant à destination, les français ne sont plus là. On souhaite les rattraper, mais où aller? Par les Hamilton, Nelson apprend que les Français vont vers l’Egypte et qu’ils ont fait une halte à Malte. Nelson les attend devant Alexandrie sans jamais les voir arriver. Il rebrousse chemin et les croise sans s’en apercevoir. Furieux, Nelson rebrousse chemin et arrive début Août devant Aboukir où les Français sont au mouillage. Les Anglais coulent les plus beaux vaisseaux français.  Londres apprend l’exploit, Nelson est nommé Baron du Nil et reçoit une très belle rente ; lady Hamilton le réclame. Nelson la rejoint. Durant ce temps, Bonaparte s’échappe en longeant les côtes pour rejoindre la France. Kléber est seul au commandement de l’armée d’Egypte.

L’accueil à Naples est extraordinaire, une grande fête est organisée en son honneur et lady Hamilton devient sa maîtresse le soir même. Leur liaison est passionnelle et l’époux ne se doute de rien. Bientôt, Bonaparte envahit l’Italie : il inflige une défaite aux autrichiens à Marengo, les Hamilton et le roi doivent fuir. Nelson débarque avec eux en Sicile. A Londres, on apprend qu’ils se sont réfugiés ensuite à Vienne, où l’on commence à critiquer son attitude. Nelson revient en Grande-Bretagne et  son épouse Fanny va le sommer de choisir entre sa maîtresse et elle. Il refuse de prendre une décision. C’est la rupture : Fanny part rejoindre son fils qu’elle avait eu à la Jamaïque, et s’installe dans la banlieue de Londres. Dans la foulée, Emma tombe enceinte, ce sera une petite fille baptisée Horatia.

Sir Hamilton fait la sourde oreille et continue de témoigner son amitié à Nelson. Il décède en 1803 en laissant cependant une mauvaise surprise à sa femme dans son testament : il désigne comme unique héritier son neveu. L’épouse de Nelson refuse de divorcer. Le couple illégitime s’installe à Merton dans une propriété achetée par Sir Hamilton.

Bonaparte devenu Empereur veut envahir l’Angleterre ; l’Amirauté demande à Nelson d’empêcher les Français d’arriver en Manche. Nelson s’embarque près de Trafalgar, pour bloquer les Français sur la côte espagnole. Les Français, dirigés par l’Amiral Villeneuve, ont plus de bateaux que les Anglais : Bonaparte n’est pas inquiet. Mais c’est sans compter sur la stratégie guerrière de Nelson qui s’apprête à couler les navires ennemis depuis des navires positionnés en deux colonnes perpendiculaires. C’est la panique chez les franco-espagnols. L’amiral Villeneuve est fait prisonnier.

Nelson, observant les derniers combats depuis sa lorgnette, reçoit une balle dans la colonne vertébrale ; sa dernière heure est arrivée. S’assurant d’abord de la victoire, il demande à ce qu’on prenne soin pour lui d’Emma et de leur fille.  Hélas ses vœux ne seront pas exaucés. Emma sera déshéritée au profit de l’épouse, elle vendra la propriété de Merton et mourra dix ans plus tard très endettée et alcoolique.

A Londres, la mémoire de Nelson est célébrée par la colonne de Trafalgar Square, au sommet de laquelle trône sa statue.

En savoir plus …

Coté livres :

Jalousé par ses pairs, adulé par le peuple anglais, haï par les Français, couvert d’honneur et mort au combat, Horatio Nelson est l’ennemi le plus flamboyant que Napoléon Ier eut à combattre.
La maladie, les blessures et la perte d’un bras n’ont pas empêché ce fils de pasteur, mousse sujet au mal de mer et officier malingre servi par une chance insolente, de se forger un destin unique au XVIIIe siècle.

 

  • Auteur : Georges Fleury
  • Editeur : Flammarion (23 janvier 2004)
  • Collection : Grandes biographies
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2080680900

http://www.amazon.fr/Nelson-Lamiral-loiseau-Georges-Fleury/dp/2080680900

Coté Web :       

http://fr.wikipedia.org/wiki/Horatio_Nelson

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Trafalgar

http://napoleonbonaparte.wordpress.com/2008/03/16/amiral-horatio-nelson-1758-1805-duc-de-bronte/

http://www.x011.com/H.M.S._Victory/Sommaire/Nelson/

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