Thèmes: Histoire Sortie-Visite du vendredi 7 juin 2024
7 juin 2024
Rassemblé dès 7h45 pour un départ de la place de la Mairie à 8h, notre petit groupe a dû patienter jusqu’à 9h07 pour pouvoir enfin prendre la route vers Compiègne ; en effet le chauffeur de l’autocar s’est trompé d’une heure et tablait sur un départ à 9h.
Nous sommes enfin arrivés au château de Compiègne à 10h40 où nous attendait patiemment notre guide Madame Teyssier, pour un début de visite prévu à 10h. La visite a donc été écourtée et c’est un peu au pas de course que nous avons parcouru les salles du premier étage de ce château royal et impérial. Le château dans son état actuel a été bâti par Louis XV puis Louis XVI, puis réaménagé sous Napoléon 1er puis Napoléon III. C’est dans ce château que Napoléon III recevait ses invités en période de chasse lors des « Séries », ces moments moins protocolaires qu’à Paris.
Après avoir traversé rapidement la galerie NE du rez-de-chaussée, l’escalier central nous mène à la grande galerie des gardes au 1er étage que nous traversons sans s’y arrêter et pénétrons un instant dans la salle à manger de l’empereur, table dressée avec son centre de table à décor de chasse (photo) ; on remarque les surprenantes grisailles trompe-l’œil. Puis nous traversons l’enfilade des appartements royaux et impériaux, la salle de jeux ou salle des cartes, le grand salon avec son indiscret et son confident, la chambre de Napoléon 1er, la chambre à coucher de l’impératrice, le salon de thé, le salon des dames d’honneur, la salle Napoléon 1er avec sa salle de bain ; bref toutes les pièces traversées rapidement.
Arrêtons nous cependant un court instant dans la salle à manger de l’impératrice (photo), cette salle dans laquelle la future impératrice Marie-Louise tout juste arrivée en France prit son premier repas avec Napoléon 1er le 27 mars 1810 ; on remarque les influences orientales consécutives à la campagne d’Egypte avec l’étonnante « moquette couleur et peau de tigre » d’origine. Nous traversons la Galerie de chasse de Louis XV, avant la galerie de bal de Napoléon III où se déroula la fameuse « dictée de Prosper Mérimée ». Un petit coup d’œil en passant devant la chapelle, dont le chœur se trouve au rez-de-chaussée. Un petit tour au magasin de souvenirs et nous reprenons le car qui nous emmène à la Ferme du Carandeau, dans la forêt de Compiègne.
Déjeuner à la Ferme du Carandeau, autour d’une grande table familiale ; un bon moment de convivialité, mais il faut déjà repartir vers la Clairière de l’Armistice.
A la Clairière, notre guide nous donne un aperçu du contexte historique et de la géographie des lieux : l’emplacement des trains français et allemand, la statue du maréchal Foch, la Dalle sacrée au centre de la clairière, le monument des Alsaciens-Lorrains. Avant d’entrer au musée, on peut voir, à gauche, un tank Renault FT employé pour la première fois le 13 mai 1918 et qui fut décisif pendant la Grande Guerre, et à droite le fameux canon de 75 sans recul mis au point à la fin du XIXème siècle, au sujet duquel Alfred Dreyfus fut accusé d’avoir livré à l’ennemi les informations sur cette innovation importante. Et bien sûr, à l’intérieur du petit musée -petit par sa taille mais riche de ses expositions- « le wagon » – en réalité son jumeau – dans lequel fut signé l’Armistice. De nombreuses présentations d’objets avec leurs explications sont proposées à l’intérieur du musée, en particulier autour du wagon, comme ce fac-similé de la reconnaissance de tous à tous les Officiers, Sous-officiers, Soldats des Armées Alliées signée de la main du Commandant en Chef des Armées Alliées le Maréchal Foch (photo).
Remontons dans le car et dirigeons nous vers le village de Saint-Jean-aux-Bois, village isolé dans la forêt de Compiègne – les habitants sont appelés les Solitaires depuis que les Révolutionnaires avaient rebaptisé la commune Solitaire-, où nous retrouvons notre amie Marie-Pierre Clément venue de Compiègne pour nous instruire sur le village et surtout son abbaye.
Fondée vers 1152, l’abbaye accueille d’abord une communauté de sœurs bénédictines vivant sous la règle de Cluny. Commence la construction des bâtiments : la salle capitulaire dans les années 1160/1190, l’église abbatiale dans les années 1220. Le passage de la châsse de sainte Euphrosyne d’Alexandrie permettra fortuitement d’avoir des reliques de la sainte et l’église lui sera alors consacrée. Les moniales vivront chichement et en 1631 elles demanderont à quitter les lieux sur un sentiment d’insécurité. Ce qui sera effectif en 1634 avec l’accord de Louis XIII. Elles sont dès lors désignées comme les moniales de Saint-Jean-aux-bois transférées à Royallieu. Des chanoines s’installent alors à l’abbaye. En 1766, le prieuré est déclaré comme éteint et l’église abbatiale devient église paroissiale. Les biens sont vendus sous la Révolution. Les maisons de la rue des abbesses sont rachetées par leurs habitants. La salle capitulaire devient une écurie avant d’être rachetée par la commune en 1847. L’église qui menaçait ruine, la salle capitulaire puis la porte fortifiée sont classées monument historique, ce qui permet leur sauvetage et leur restauration. C’est dans l’église et son vitrail du XIIIème(photo) que nous avons pu écouter Marie-Pierre, avant d’aller à la salle capitulaire, au lavoir, et traverser le village par la rue des abbesses, ressortir par la porte fortifiée et reprendre le car pour un retour à Garches en toute fin d’après-midi.
Nous devons un grand merci à notre chauffeur André qui a tellement facilité les montées et descentes du car ; oublié le retard du matin.
Sans oublier la photo de groupe à la Clairière de l’Armistice.
Jean-Michel BUCHOUD