Musée de l’Armée en l’Hôtel des Invalides
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CERCLE DE DOCUMENTATION ET D’INFORMATION
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Mardi 23 Février 1988
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Mardi 23 février, nous avons visité le Musée de l’Armée.
Le musée étant très important, nous n’avons pu en visiter qu’une petite partie.
Les uns ont parcouru les salles napoléoniennes, les autres les salles orientales, mais tous ont vu le tombeau de Napoléon.
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L’HÔTEL DES INVALIDES.–
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L’Hôtel des Invalides est dû à la munificence de Louis XIV qui aimait dire de cette fondation qu’elle était « la plus grande pensée de son règne ».
Jusque-là l’assistance accordée aux soldats invalides échappait à tout contrôle, malgré les initiatives prises par ses prédécesseurs pour répondre aux besoins du moment.
Le 30 novembre 1671, la première pierre était posée. L’édifice que Montesquieu appela « le lieu le plus respectable de la terre » fut construit d’après les plans de l’architecte Libéral Bruant sur le plateau dominant la plaine de Grenelle.
Au fronton circulaire de la façade principale se trouve l’effigie du Roi, à cheval, en costume romain, avec l’inscription suivante :
LUDOVICUS MAGNUS MILITIBUS REGALI MUNIFICENTIA IN PERPETUUM PROVIDENS HAS ÆDES POSUIT. AN MDCLXXV.
« Louis le Grand, par magnificence royale pour ses soldats et prévoyant pour l’éternité, a fondé cet édifice en l’an 1675 ».
Dès 1674, les invalides logés momentanément rue du Cherche-Midi prennent possession de leur maison.
Actuellement ils sont 150 à 200 confiés aux soins de « l’Institution Nationale des Invalides » qui n’occupe plus que la partie sud-est de l’édifice, l’ensemble des bâtiments étant réservé au Musée de l’Armée et à l’Administration Militaire.
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Le Dôme :
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Bâtie sur un plan carré, l’église s’élève à l’intérieur sur deux grands étages, l’un partant du sol d’un seul jet soutenant l’autre formé par le tambour et la double coupole du Dôme.
À l’origine, le Dôme et l’église des Invalides n’étaient qu’un seul édifice à deux chœurs opposés correspondant à deux autels adossés.
Le Dôme était le chœur royal : au-delà était le chœur des soldats.
Les transformations apportées à ce vaste édifice pour y placer le tombeau de Napoléon 1er ont, en surélevant l’autel, séparé les deux chœurs de façon plus sensible. Une verrière accentuant cette dissociation a été placée entre les deux en 1872.
À la Révolution, l’église fut mutilée comme tant d’autres bâtiments. On détruisit la plupart des statues.
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Intérieur de l’église du Dôme :
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L’intérieur de l’église du Dôme vu de l’entrée
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Le plan est celui d’une croix grecque dont les branches mesurent 55 mètres de long. Six chapelles sont disposées sur le pourtour.
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1. Crypte et tombeau de Napoléon. — 2. Chapelle Saint-Grégoire. — 3. Chapelle de la Vierge. — 4. Chapelle Saint-Jérôme — 5. Chapelle Saint-Ambroise. — 6. Chapelle Sainte-Thérèse. — 7. Chapelle Saint-Augustin. — 8. Cœur de l’église royale. — 9. Église Saint-Louis des Invalides.
Elles sont surélevées de 7 marches par rapport au centre de l’édifice.
– Chapelle Saint-Grégoire : elle abrite depuis 1928 l’urne contenant le cœur de la Tour d’Auvergne, laquelle fut ramenée du caveau des gouverneurs (située sous l’église Saint-Louis des Invalides) où elle avait été déposée en 1904.
– Chapelle de la Vierge : dédiée à la Vierge Marie, première patronne de la reine Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV, elle contient depuis 1800 le tombeau de Turenne.
– Chapelle Saint-Jérôme. Après avoir abrité pendant 20 ans le corps de Napoléon, elle contient depuis 1861 celui de son frère cadet, Jérôme, qui avait été roi de Westphalie et mourut en 1860 gouverneur des Invalides.
– Chapelle Saint-Augustin. Au centre le sarcophage de Joseph-Napoléon, frère aîné de l’Empereur. D’abord roi de Naples en 1806, puis roi d’Espagne de 1806 à 1813, il s’exila aux États-Unis, à la chute de l’Empire et mourut en France en 1844.
– Chapelle Sainte-Thérèse. Dédiée à la Seconde patronne de la reine, épouse de Louis XIV, elle abrite le monument qui renferme l’urne contenant le cœur de Vauban et qui fut transportée dans l’église du Dôme en 1808 sur ordre de l’Empereur.
– Chapelle Saint-Ambroise. Au centre, le magnifique sarcophage de François Ferdinand Foch (1851-1929), maréchal de France, de Grande Bretagne et de Pologne, commandant en chef des armées alliées en 1918 contre l’Allemagne et vainqueur de la première guerre mondiale.
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Après avoir fait le tour des chapelles, on arrive près de l’autel. Au pied et de chaque côté de celui-ci s’amorce un double escalier semi-circulaire de marbre blanc qui descend à la crypte.
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Le tombeau de Napoléon :
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Le tombeau de l’Empereur
Il y avait dix-neuf ans que Napoléon, mort à Sainte-Hélène le 5 mai 1821, reposait dans cette île lointaine, quand le 12 mai 1840, le ministre de l’Intérieur de Louis-Philippe, Monsieur de Rémusat, monta à la tribune de la Chambre des Députés et commença son discours en ces termes :
« Messieurs, le Roi à ordonné à Son Altesse Royale Monseigneur le prince de Joinville de se rendre avec sa frégate à l’île de Sainte-Hélène pour recueillir les restes mortels de l’empereur Napoléon. Nous venons vous demander les moyens de les faire recevoir dignement sur la terre de France et d’élever à Napoléon son dernier tombeau ».
Il y avait dix-neuf ans aussi que, par des voix de plus en plus nombreuses et impérieuses, le peuple français réclamait « le retour des cendres ». Monsieur de Rémusat, son discours achevé, ne fut donc nullement surpris des acclamations qui le saluèrent ni du crédit provisoire d’un million qui lui fut immédiatement accordé.
Et le 7 juillet 1840, à bord de sa frégate de 60 canons, « La Belle Poule », escortée de la corvette « La Favorite », le prince de Joinville appareilla à Toulon avec une suite où l’on reconnaissait quatre personnages qui avaient tenu compagnie à l’Empereur dans son exil : Îles généraux Gourgaud et Bertrand, le comte Emmanuel de Las Cases qui avait rédigé le Mémorial de Saint-Hélène sous la dictée de l’Empereur, et le fidèle valet de chambre Marchand.
Une chapelle ardente était aménagée dans l’entrepont de la frégate.
L’expédition atteignit Sainte-Hélène le 8 octobre. Le 15, à minuit, commença l’exhumation. Quand Vers 10 heures du matin, le cercueil eut été ouvert, le corps fut trouvé dans un état de conservation inespéré. C’était bien Napoléon dans son uniforme vert foncé, aux parements rouge vif, de colonel des chasseurs à cheval de la Vieille Garde, avec le grand cordon de la Légion d’Honneur – dont la couronne d’or au centre de la croix brillait encore de tout son éclat – et le fameux « petit chapeau » sur les genoux.
Après deux minutes d’exposition, le cercueil fut refermé, transporté sur un char et remis au prince de Joinville. Le 18, « La Belle Poule » et « La Favorite! mirent sous voile et prirent le chemin du retour pour mouiller en rade de Cherbourg, le 30 novembre, à 5 heures du matin.
Cependant, Paris s’était préparé à recevoir les cendres de l’Empereur.
Le 15 décembre, du pont de Neuilly à la place de la Concorde, les avenues, noires de monde, étaient somptueusement pavoisées. Le char funèbre, où le cercueil reposait sur un pavois porté par 12 statues dorées représentant des victoires, descendit les Champs-Élysées escorté des 500 marins de « La Belle Poule », de troupes à pied et à cheval, au milieu d’une double haie de soldats et de gardes nationaux contenant une foule immense, dont les clameurs enthousiastes se mêlaient au fracas des salves d’artillerie, au bourdonnement des cloches sonnant à toutes les églises, aux fanfares des musiques militaires. Le char funèbre s’arrêta dans la cour d’honneur de l’hôtel des Invalides décorée de tentures, de trophées et de statues. Le cercueil fut alors porté dans l’église où les places avaient été réservées aux anciens soldats de l’Empereur. L’autel avait été enlevé pour permettre le passage jusqu’au Dôme. À cet endroit attendaient Louis-Philippe, la famille royale, les ministres, les grands corps de l’État.
Alors au milieu d’un profond silence, le prince de Joinville s’approcha du roi son père, et dit :
« Sire, je vous remets les restes mortels de l’empereur Napoléon 1er.
– Je les reçois au nom de la France », répondit Louis-Philippe.
Et la cérémonie religieuse déroula ses pompes liturgiques. Le cercueil fut déposé dans la chapelle Saint-Jérôme le 6 février 1841 ; il y demeura vingt ans, en attendant que fussent exécutés les plans dressés par Louis Visconti.
Le travail, commencé en 1843, ne fut achevé qu’en 1861 et le 2 avril de cette année, en présence de Napoléon III, le sextuple cercueil fut descendu dans la crypte.
Au fond de la crypte se trouve le sarcophage de porphyre rouge reposant sur un soubassement en granit vert des Vosges.
Le corps de l’Empereur est placé dans 6 cercueils successifs : le premier (au centre) est en fer blanc, le second en acajou, puis viennent deux enveloppes en plomb ; le cinquième cercueil est en bois d’ébène, le dernier en chêne.
La crypte est entourée d’une galerie couverte ornée de 10 bas-reliefs en marbre blanc ; œuvres de Simart, ils représentent les grandes réalisations du règne de Napoléon : la Légion d’Honneur, les grands travaux publics, la protection du commerce et de l’industrie, la Cour des Comptes, l’Université, le Concordat, la Code Napoléon, la création du Conseil d’État, l’Administration française, la pacification intérieure. Au centre de chacun, l’empereur, en costume antique, entouré de personnages symboliques.
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SALLES NAPOLEONIENNES. –
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La petite partie du musée que nous avons visité montre des souvenirs de Bonaparte, Napoléon, la famille, les maréchaux, les campagnes, les chapeaux, épées et décorations de l’Empereur.
Toute cette rétrospective nous est donnée grâce à des tableaux, maquettes …
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Cantinière d’Infanterie
Sapeur d’Infanterie
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À titre d’exemple, nous pouvons citer :
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– Un tableau représentant le siège de Toulon (30 nov. 1793). Le matin, 6000 anglais sortis de Toulon s’emparent de la Convention et se dirigent sur la route d’Ollioules ; un détachement de troupes républicaines, conduit par le chef de bataillon Bonaparte, reprend la redoute et s’empare du Général O’Hara ; le Général Dugommier reçoit une légère blessure.
– Une maquette de la bataille de Lodi (10 mai 1796).
Ce plan relief a été exécuté en 1804 sur l’ordre du Premier Consul. Il représente l’engagement victorieux de l’avant-garde, commandé par Masséna de l’armée d’Italie contre l’arrière-garde autrichienne lors du repli des troupes de Beaulieu en direction de Mantoue.
– Une paire de crampons à chaussure ayant servi à un soldat pour le passage des Alpes lors de la campagne d’Italie (1796).
– La campagne d’Égypte avec le sabre du général Bonaparte à la Bataille des Pyramides.
. Une lorgnette utilisée lors de la bataille des Pyramides.
. Des étendards des différents escadrons
– Un tableau représentant le régiment de Dromadaires en tenue de campagne (fin 1799-1800-1801).
– Une selle du régiment des Dromadaires avec ses matelassures mobiles.
– Le costume du trompette de ce même régiment.
– L’uniforme du 1er consul à Marengo.
– Les armes d’honneur du consulat (récompense nationale).
– Quelques souvenirs de la maison de Napoléon à Ajaccio : carreau de dallage, cachet au nom de Napoléon, lorgnette de gousset, vaisselle, cravate, redingote …
– La reconstitution du salon de Longwood-House à Sainte-Hélène dans lequel Napoléon 1er est mort le 5 mai 1821.
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– La reconstitution d’une tente de l’empereur.
Le cheval Vizir empaillé, de Napoléon.
Des instruments de chirurgiens sur les champs de bataille.
– Les chapeaux de l’Empereur.
Nous remercions le Colonel de Lassalle pour les photos qu’il nous a fournies pour l’illustration de ce compte rendu.
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Grenadier à pied de la Garde Impériale, Premier Empire
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ANNEXE 1
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MUSÉE DE L’ARMÉE
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CHAPEAUX DE L’EMPEREUR
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CHAPEAUX DE L’EMPEREUR
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Le Musée de l’Armée possède trois chapeaux de l’Empereur : (1) le chapeau d’Eylau, (2) un chapeau venant de l’île d’Elbe et (3) un chapeau venant de Sainte- Hélène, qui sont reproduits tous les trois sur la planche ci-contre.
Le chapeau que portait l’Empereur à la bataille d’Eylau (3 février 1807) avait été donné au peintre Gros pour lui servir de modèle dans l’exécution de son tableau représentant Napoléon visitant le champ de bataille d’Eylau, qui est actuellement au Louvre. À la vente qui fut faite après la mort de Gros en 1835, il fut acheté au prix de 1.950 francs, plus les frais, par le docteur J.-F. Delacroix qui le déposa aux Invalides en 1840 lors du retour des Cendres. À la cérémonie du 15 Décembre, le roi Louis-Philippe chargea le général Gourgaud de placer ce chapeau sur le cercueil de l’Empereur. Il est conservé depuis dans le reliquaire de la Cella.
Le chapeau venant de l’île d’Elbe date de la fin de l’Empire et a pu être porté pendant les campagnes d’Allemagne en 1813 et de France en 1814, il appartenait au peintre Meissonier qui en a fait don au Musée.
Le chapeau placé sur un coussin au-dessus du ruban et de la décoration de Grand-Aigle vient de Saint-Hélène, il avait été donné au Musée des Souverains par l’empereur Napoléon III. Lors de la suppression de ce Musée en 1872, il a été déposé d’abord au Louvre puis au Musée d’Artillerie.
Ces trois chapeaux font bien ressortir les différences apportées dans leur forme par l’influence de la mode. Si en effet le chapeau est toujours le même, en castor uni sans aucun galon, orné seulement d’une petite ganse de soie noire soutenant la cocarde, par contre, les dimensions des ailes et sa forme en ont varié à chaque fourniture. Le chapeau d’Eylau qui date du commencement de l’Empire, est encore droit, sans cambrure, les ailes de devant et de derrière peu élevées. Pour les deux autres qui sont de la fin de l’Empire, on voit que les ailes de devant et de derrière sont plus hautes, le chapeau moins long et la forme cambrée, c’est-à-dire que les ailes des côtés descendent et encadrent la figure au lieu d’être droites. Il faut, bien entendu, tenir compte dans la représentation actuelle de ces chapeaux, des déformations produites par le temps, l’usure et aussi les réparations, car on relève dans les factures qui ont été conservées de nombreux raccommodages de chapeaux et remplacements de coiffes, l’Empereur les portant tant qu’il pouvait les porter.
L’ordre du 19 Août 1811 réglant le budget de la garde-robe de l’Empereur, portait qu’il serait fourni quatre chapeaux par an, livrés les 1er Janvier, 1er Avril, 1er Juillet et 1er Octobre. Leur durée était fixée à trois ans. Le chapelier Poupart les faisait payer 48 francs à l’origine. A partir de 1806, il en demande 60 francs, mais comme ses factures étaient réduites de 10 francs, le prix s’en trouvait ramené à 50 francs.
Tous les officiers avaient à cette époque le chapeau pour la tenue journalière, mais plus ou moins galonné et avec des ganses d’or ou d’argent, et ils le portaient de trois quarts ou en colonne, tandis que l’Empereur avait cette façon particulière de le mettre sur sa tête carrément en bataille, qui donne à sa silhouette cette allure personnelle qui le désigne entre tous dans ses portraits légendaires.
J. M.
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ANNEXE 2
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D’un vieux bouquin paru en 1821 « Histoire physique civile et morale de Paris depuis les premiers temps historiques » d’un certain J.A Delaure, je vous propose, relatifs aux Invalides, les renseignements suivants.
D’abord, situons l’auteur, Dulaure naît en Auvergne en 1755 et nous le trouvons en septembre 1792 député du Puy-de-Dôme à la Convention Nationale. Il se rallie aux Girondins et vote la mort de Louis XVI, sans sursis et sans appel.
Ensuite apprécions l’œuvre. Je garde intacts le ton et le style qui nous ramèneront près de 200 ans en arrière :
« Hôtel royal des Invalides »
« ,.. Jadis pour soutenir ses jours
Dans un pays ingrat, sauvé par son courage,
Le guerrier n’avait pas au déclin de son âge,
Un asile pour vivre, un tombeau pour mourir :
L’Etat qu’il a vengé daigne enfin le nourrir »
« ,.. Au quinzième siècle, Îles soldats invalides vivaient d’aumônes, de brigandages ou se plaçaient dans les châteaux de quelques seigneurs en qualité de « mortes-payes! », y étaient nourris en contribuant à la garde de ces forteresses ; ou bien le roi leur accordait des places de « religieux » dans les abbayes et prieurés du royaume ».
« … Henri IV fut le premier roi de France qui essaya de réparer cette injustice ; il plaça dans l’hôpital de l’Ourcine ou de la Charité Chrétienne … des officiers et soldats blessés à son service …
Louis XIII plaça en 1634 des Invalides à Bicêtre qu’il érigea en commanderie de Saint-Louis …
Louis XIV, qui fit un plus grand nombre d’invalides que ses prédécesseurs, sentit le besoin de construire de plus vastes logements pour les loger ».
« … En se conformant à la destination de cet établissement, les bâtiments n’auraient dû qu’être commodément distribués solides et simples : on construisit un palais magnifique. Les étages les plus sains, les plus spacieux furent destinés à des objets de luxe, d’ostentation, à des salles fastueuses, à la salle du conseil, au gouvernement, à l’état-major, etc … Les invalides pour lesquels la maison était fondée furent logés dans les combles. L’accessoire l’emporta sur le principal. Ce trait caractérise bien le règne de Louis XIV »,
« … Au centre de la façade opposée à l’entrée est le portail de l’Eglise.
… Au delà et sur la même ligne est l’église du Dôme, construction vaste, magnifique et absolument inutile, monument de faste et d’ostentation où Louis XIV a prodigué la richesse, et où les plus habiles artistes ont à l’envi déployé leurs talents ».
« En 1717 le Tzar de Russie, Pierre 1er vint à Paris et visita les invalides ; il voulut les voir manger et prit lui-même sur la table du réfectoire un demi-sétier de vin qu’il but à la santé de ces braves.
Lorsque le roi entre dans l’hôtel, sa garde est sans fonction, les invalides la remplacent ».
Disons un mot des habitants et cet hospice. Leur nombre est de six à sept mille ; le plus grand ordre règne parmi eux. À table, dans les réfectoires, on voit quelques militaires, privés de leurs bras, recevoir la nourriture des mains officieuses de leurs camarades. Hors de l’hôtel, à l’ombre des arbres qui embellissent ses alentours, on rencontre des groupes d’invalides s’entretenant de leurs anciens exploits, des dangers qu’ils ont courus. Ces antiques guerriers
« Semblent se rajeunir au récit des combats »
Nous ferons une reproduction, que nous tiendrons à votre disposition, du chapitre entier dont ces extraits ne traduisent qu’imparfaitement le charme authentique et vieillot.
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