Thèmes: Littérature, Société Conférence du mardi 19 avril 2022
DE L’OMBRE À LA LUMIERE, LE PARCOURS ATYPIQUE D’UN COMMANDO MARINE
Par Arthur HOPFNER, ancien membre des commandos marine, auteur, dont « Père de sang, Frère de cœur »
INTRODUCTION
Les commandos marine sont des unités de la Marine nationale qui sont une référence mondiale en matière de forces spéciales et d’unité de contre-terrorisme. Les membres de cette prestigieuse unité sont tenus au secret et leur parole n’est jamais entendue. Cependant un de ses membres, Arthur Hopfner, a écrit plusieurs ouvrages pour témoigner de ce que cette expérience lui a apporté dans sa vie d’homme. Cette vie pleine de défis était une vie dans l’ombre, elle est désormais dans la lumière.
I – Les commandos marine.
Les commandos marine sont des unités d’élite de la Marine nationale qui agissent principalement au profit du Commandement des Opérations Spéciales (COS) mais aussi à la demande de la Marine Nationale. Le COS englobe les trois corps de l’Armée : Armée de terre, Armée de l’air et Marine Nationale, et compte environ 3500 personnes.
Les commandos marine comprennent sept unités opérationnelles, cinq commandos de combat et deux commandos d’appuis, regroupant environ 700 hommes.
Des cinq commandos de combat quatre, les commandos Jaubert, Montfort, Penfentenyo et Trépel, sont installés sur Lorient, avec l’état-major, tandis que le commando Hubert à Saint-Mandrier sur Mer. Les deux commandos d’appui sont eux aussi basés à Lorient.
Les commandos Jaubert et Trépel sont spécialisés dans l’assaut par la mer, le contre-terrorisme maritime et l’extraction de ressortissants. Les commandos Montfort et Penfentenyo disposent d’équipes spéciales de neutralisation et d’observation. Enfin le commando Hubert est spécialisé dans la libération d’otages, l’action sous-marine et les actions de contre-terrorisme maritime grâce à ses nageurs de combat.
Les deux commandos d’appuis, le commando Kieffer et le commando Ponchardier créés respectivement en 2008 et 2015 ont eux aussi chacun leurs spécialités. Le commando Kieffer est spécialisé dans les maîtres-chiens pour la recherche d’explosifs improvisés, les spécialistes de drones et la guerre électronique. Quant au commando Ponchardier, il est spécialisé dans l’appui aux opérations via des vecteurs nautiques et terrestres et par l’emploi de la 3D.
Depuis une vingtaine d’années, tous ces commandos sont particulièrement actifs en Afghanistan, en Afrique, au Mali notamment, et au Moyen-Orient.
II – Une vie de défis.
Arthur Hopfner, est un fils de mineur lorrain qui a toujours eu comme valeurs le dépassement de soi et le travail. Jeune garçon, il rentrait le charbon des personnes âgées pour cinq francs la journée. Adolescent grâce à un prospectus, il envisage une vie faite de voyages et d’aventures et il décide de s’engager. L’esprit patriotique viendra plus tard.
Première étape: l’entrée à l’Ecole des fusiliers marins. C’est l’école de la souffrance, de l’humilité, du dépassement de soi, du courage, des valeurs et de la discipline, des hommes d’honneur mais aussi de la fraternité et du partage. Le service militaire permettait aux jeunes de toutes les régions de France et de toutes les couches sociales de se côtoyer et de se connaître ce qui ouvrait sur le bon vivre ensemble. Ce n’est plus le cas.
Le grand enseignement de l’Ecole des fusiliers est l’apprentissage du dépassement de soi. Même si la compétition est rude, on se bat d’abord avec soi-même et il faut aller puiser au plus profond de soi pour réussir. Selon les personnalités l’élément déclencheur varie. Cela peut être les mots d’un ami, le regard d’un enfant, l’amour d’une femme ou d’un homme, une maladie, l’estime de soi ou un objectif collectif. Ce dernier élément est le stimulateur le plus évident dans l’Armée où bien souvent la vie de chacun dépend de la cohésion du groupe.
Quand on se fixe un but il faut franchir les étapes une à une et surmonter les obstacles l’un après l’autre sans se décourager et sans jamais oublier son but.
Autre point essentiel pour réussir, l’état d’esprit car la tête est plus forte que le corps. En mission, il est vital de surmonter la douleur ou le stress pour mener à bien l’opération en cours et ne pas mettre en danger la vie des compagnons.
Arthur Hopfner gagne ce premier défi et réussit à intégrer les commandos marine à la suite de son stage commando, extrêmement sélectif. On remet aux candidats qui ont satisfait toutes les épreuves leur béret vert, coiffure réglementaire des commandos marine.
L’obtention de son béret vert n’est pour Arthur Hopfner que le début de l’aventure au sein de sa nouvelle famille. De nouveaux défis apparaissent notamment celui de devenir chef de groupe.
En participant aux missions on découvre la force de du collectif, notion essentielle au sein du groupe et pour la réussite des missions. Une phrase d’Albert Jacquard illustre parfaitement cette force du collectif : « Je n’ai pas à être plus fort que l’autre, je dois être plus fort que moi … grâce à l’autre« . Par ailleurs, grâce à ces missions on a la sensation d’être un acteur de l’histoire et d’agir concrètement pour son pays.
Devenu chef de groupe, Arthur Hopfner devient l’âme de son groupe et il a le sentiment d’être un véritable chef de famille. Le chef de groupe est responsable de chaque membre de son groupe et doit avoir à chaque instant la confiance totale de chacun. La fonction de chef est ingrate car on est seul, jugé, critiqué et observé. Pour réussir comme chef il faut du respect, de la confiance et de l’exemplarité.
La peur est toujours présente mais elle doit être apprivoisée car parfois elle permet de faire de grandes choses en mettant tous les sens en éveil. La mort est elle aussi une compagne, toujours présente. Cependant, il ne faut pas y penser car il faut refuser la fatalité et au contraire avancer.
III – Une vie dans la lumière.
Lorsque sa carrière de commando marine se termine Arthur Hopfner doit franchir une nouvelle épreuve. Être chef de groupe dans un commando est un métier très prenant qui laisse un grand vide lorsque l’on s’arrête. Il faut donner un nouveau sens à la vie et il faut savoir rebondir. Pour cela il est capital de trouver un nouveau rêve à réaliser. L’écriture sera ce nouveau défi.
L’écriture a d’abord été un exécutoire puis un partage avec les lecteurs. L’écriture permet de transmettre son expérience aux jeunes et enseigner ce que l’Armée peut apporter à un homme. Il faut cultiver le devoir de mémoire et susciter des vocations, ce qui est très gratifiant. Les valeurs des commandos marine comme l’esprit d’équipe ou la force du collectif, ainsi que l’unisson vers un même objectif peuvent parfaitement s’appliquer dans le monde de l’entreprise. Chaque collaborateur a un rôle important aussi bien la femme de ménage que le chef d’entreprise. L’humain doit toujours être au centre du projet. Un autre principe applicable dans la vie civile est le refus de l’échec qui empêche souvent d’agir. Il faut toujours mettre en œuvre ses projets même si finalement le projet est un échec. L’inaction est bien pire que l’échec.
Les ouvrages d’Arthur Hopfner nous enseignent que les valeurs acquises dans l’Armée sont applicables dans la société et le monde du travail.
Arthur Hopfner a écrit neufs livres qui bien qu’ils soient des fictions ont une grande part de l’âme et de l’expérience de l’auteur. Le premier « Toujours y croire » nous fait découvrir le héros Jacques Mandrier, ancien commando marine, qui arrive à un carrefour de sa vie et qui devra comprendre et s’adapter pour retrouver le bonheur. Le deuxième, « L’empreinte du passé » où le héros de « Toujours y croire » traque les meurtriers de sa famille mais qui devra puiser dans son passé pour trouver la force de toujours avancer. Dans le livre suivant « Le sang de ma terre », notre héros aspire à une vie tranquille mais le destin s’acharne contre lui et il devra repartir au combat mais c’est en tendant la main à un frère d’armes dans le malheur qu’il va se reconstruire. Le livre suivant, « Le destin de Camille », nous plonge dans le monde du rugby où l’on trouve bien des similitudes avec les valeurs de l’Armée. Dans « Prend ma force » nous retrouvons Jacques Mandrier qui pour la première fois devra combattre sur son propre sol pour défendre notre liberté et son honneur. « Ma promesse au diable » est le cinquième opus des aventures de Jacques Mandrier qui après avoir découvert l’enfer et fait une promesse au diable, va prouver qu’il est un homme de parole. Le sixième ouvrage, « Quia illis », nous montre les contradictions de notre société : alors que des jeunes se battent pour la France à des centaines de kilomètres, en France, les gilets jaunes déchirent le pays de l’intérieur. « Père de sang, frère de cœur » et « Le choc » sont les deux derniers ouvrages de l’auteur. Le huitième livre nous montre combien il est difficile de porter le même nom qu’un père héros des commandos mais Michael Mandrier va lutter pour se faire un prénom. Dans son dernier livre, Arthur Hopfner nous fait partager la vie d’un ancien commando marine qui s’engage dans les rangs de la police municipale, un monde très différent de ce qu’il connaît et ce sera un vrai défi pour lui de s’adapter.
CONCLUSION
Après une vie passionnante remplie de défis et de dépassements de soi au sein des commandos marine, Arthur Hopfner, nous apprend que ces valeurs basées sur l’effort, la persévérance et l’honnêteté sont aussi des valeurs clés pour une vie réussie et une société basée sur l’humain.
Les romans d’Arthur Hopfner, bien que mettant en scène un héros fictif, sont une source d’enseignement pour chacun d’entre nous et en particulier pour les jeunes qui parfois se cherchent et hésitent.