Thème : SCIENCES NATURELLES Mardi 13 janvier 2004
LA COULEUR « Ce qu’elle est, comment on la voit »
par Claude DARRAS – Vice-président du CDI
La définition scientifique de la couleur n’a rien de poétique ! » C’est une bande spectrale de longueur d’onde déterminée capable de stimuler les photorécepteurs de l’oeil. «
La couleur doit donc être étudiée selon plusieurs aspects :
– Physique, puisqu’elle est issue d’un rayonnement lumineux, phénomène électromagnétique, pour des longueurs d’onde comprises entre 400 et 750 manomètres, qui constituent le » spectre visible « . En deçà se situent les ultra violets, au delà ce sont les infrarouges.
– Physiologique, puisque c’est notre système visuel qui capte les couleurs et les distingue les unes des autres.
– Psychique, parce que la couleur est une sensation interprétée par le cerveau avec des perceptions diverses et des incidences sur le mental de l’individu.
– Social enfin, car l’homme a donné de tous temps des significations aux couleurs influençant son mode de vie.
Une couleur est caractérisée par trois paramètres :
– la teinte ou le ton déterminé par la longueur d’onde de l’émission de lumière qui arrive à l’oeil. Ex : 480 nm pour un bleu, 500 nm pour un ton turquoise, 545 nm pour un vert, 570 nm pour un jaune, 605 nm pour un rouge… (mn manomètre = milliardième de mètre)
– la saturation ou la pureté, degré croissant de couleur à partir du blanc. Ajouter du blanc d’est dé saturer la couleur. Ajouter du noir, c’est la » rabattre »
– la luminosité qui dépend de la quantité de lumière qui transporte la couleur dans l’oeil. On confond souvent pureté et luminosité. Ajouter du blanc diminue la pureté et augmente la luminosité. Le noir, qui n’est pas une couleur, mais l’absence de couleur, a une luminosité = 0.
Les deux procédés pour obtenir les couleurs :
– soustractif, avec des pigments (peinture, teinture) qui sont des filtres qui ne reflètent qu’une partie du spectre et absorbent (ou soustraient) tous les autres tons. Un papier paraît vert parce qu’il reçoit de la lumière blanche, contenant toutes les couleurs, mais ne réfléchit que le vert. Les pigments peuvent se mélanger pour obtenir une autre couleur : du jaune et du bleu donnent un vert qui varie selon les pourcentages, du vert bleuâtre jusqu’au vert jaunâtre.
– additif, avec des lumières colorées, telles celles obtenues par un projecteur de diapositives. On peut aussi les mélanger, mais les résultats sont différents des précédents. Si nous projetons sur un écran blanc deux faisceaux, l’un rouge l’autre vert, on obtient une plage jaune, un mélange violet et jaune, ou rouge et bleu donne du blanc. On dit que ces couleurs sont complémentaires. Aucun mélange de pigments ne peut donner du jaune.
Les couleurs primaires
Ce sont celles qui par mélange permettent d’obtenir toutes les autres tonalités
– en pigments ce sont le BLEU-CYAN (bleu un peu violet), le ROUGE-MARENGO (framboise) et le JAUNE.. Ce sont les couleurs des pages colorées des imprimeurs (trichromie). En réalité ils ajoutent le NOIR pour augmenter les contrastes (quadrichromie)
– en lumière ce sont le BLEU (472 nm), le VERT (512 nm) et le ROUGE (600 nm et plus). Ce sont les couleurs des petits points des écrans de télévision.
Comment nous voyons les couleurs
Le fond de l’oeil, la rétine, comporte deux sortes de capteurs : les bâtonnets, insensibles aux couleurs, et les cônes qui sont surtout très nombreux dans la partie centrale (fovéa). Il y a trois types de cônes : les uns ont leur maximum de sensibilité pour le rouge, d’autres pour le vert et les troisièmes pour le bleu ; ces derniers sont absents au milieu de la fovéa. Notez que ces trois couleurs sont les primaires additives car l’oeil reçoit des » lumières « .
Ces photorécepteurs des couleurs transmettent au cerveau des informations par » paires « : des fibres nerveuses transportent le rouge ou le vert, d’autres le bleu ou le jaune en faisant varier la fréquence d’impulsion de telle sorte que le cerveau ne puisse les confondre (sauf anomalie). D’autres fibres n’adressent que des informations sur les variations de luminance.
Le cerveau fait la synthèse de tous ces messages et permet ainsi une perception très fine des couleurs : par exemple, les Gobelins possèdent un échantillonnage de 35 000 teintes différentes.
Les anomalies du sens chromatique
Elles ont deux origines :
– HEREDITAIRES, transmises par les femmes mais ce sont les hommes qui en sont plus ou moins atteints = 8%, (F=0,08%) ; ce défaut entraîne la confusion du rouge et du vert (Daltonisme). De cause génétique, ce n’est pas guérissable.
– ACQUISES, d’origine pathologique ou toxique, elles concernent surtout la paire bleue/jaune. L’âge affecte aussi la perception colorée par la faute soit du cristallin qui ne laisse plus passer les courtes longueurs d’ondes, soit de la rétine qui dégénère.
Il existe des sujets » achromates » qui n’ont aucune sensation colorée. Ils sont rares (o,008%). Parmi ceux qui confondent le rouge et le vert, il y en a qui n’ont aucun moyen de distinguer les deux couleurs (les dichromates : 2%) et ceux qui n’ont qu’une insuffisance perceptive pour l’une ou l’autre (les trichromates anormaux : 6%). Ces statistiques ne sont valables que pour le monde occidental ; dans les pays moins civilisés, plus proches de la nature, le pourcentage de ces anomalies est plus faible : 2% en Afrique équatoriale et en Amazonie.
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